La Française Laure Manaudou, championne olympique en titre du 400 m nage libre, a déclaré mercredi qu'elle «espèr(ait) être la meilleure» sur sa distance fétiche aux Jeux de Pékin, tout en expliquant qu'«on ne pouvait pas toujours être la meilleure» dans le sport.

Q: Abordez-vous les JO mieux aujourd'hui qu'il y a quatre ans à Athènes ?

R: «Ce n'est pas pareil parce qu'il y a beaucoup plus de pression maintenant. Et en même temps, j'en ai un petit peu moins qu'avant. Je vais prendre plus le temps de regarder autour, de regarder les autres sportifs, prendre plus de plaisir qu'il y a quatre ans. Le fait peut-être de ne plus être avec Philippe (Lucas, son ancien entraîneur), qu'il me dise +attention, marche pas trop, couvre toi, fais attention à ce que tu manges+. Là, c'est moi qui me contrôle et je sais ce qu'il faut faire, même si je me dis que si je marche 50 ou 100 m de plus, ce n'est pas la fin du monde. J'en aurai vraiment profité et je n'aurai rien à regretter. Je me sens un peu plus libre, j'ai beaucoup moins de pression parce que je prends plus de plaisir. C'est plus sympa».

Q: Vous avez moins de pression bien qu'ayant un titre olympique à défendre ?

R: «Oui, parce que mon entourage m'a dit que de toute façon, quoi qu'il arrive ici, j'avais quand même le résultat que j'avais fait à Athènes pendant trois ans, qu'on ne pouvait pas me l'enlever, que ce que j'allais faire ici c'était du bonus. Après, si ça se passe bien, tant mieux. Si ça ne se passe pas très bien, c'est pas la fin du monde, je ne vais pas mourir non plus. C'est le sport et on ne peut pas toujours être la meilleure. J'espère l'être mais on verra bien ce qui se passe».

Q: Avez-vous déjà imaginé votre entrée en lice du 10 août sur les séries du 400 m nage libre ?

R: «Je me suis imaginée dans les deux cas. Dans tous les cas, je ne serai pas déçue. Je me suis imaginée ne pas rentrer en finale et je me suis imaginée avec le premier ou le deuxième temps. Je n'ai pas envie de me dire +si je ne rentre pas en finale, ce sera la fin du monde+. C'est sur que je serai triste mais après, la compet' ne sera pas finie. J'aurai encore d'autres courses. Je n'ai pas envie de regretter. Tout ce que j'ai fait, je le garde. Après, c'est du bonus dans mon palmarès. C'est peut-être pour ça que j'ai moins de pression».

Q: Le plus dur sera-t-il de rentrer en finale sur cette course ?

R: «Je pense que ce sera plus dur parce qu'il faudra faire un bon 400 très vite, dès la première course. On n'a pas l'habitude. D'habitude, on a un 400 d'adaptation le matin pour voir la forme des autres. Là, je ne vais pas être dans la meilleure série en plus. Les filles vont nager par rapport à moi, ça va être encore plus difficile».

Q: Depuis combien de temps n'avez-vous pas réalisé de performance rapide sur 400 m nage libre ?

R: «Depuis Budapest (à l'Euro-2006), ça fait deux ans et demi déjà. C'est vrai que ça fait longtemps. Il faudrait peut-être que j'en fasse un, j'espère que ce sera le 11 (août) en finale».

Q: Vos sensations actuelles dans le bassin de Pékin sont-elles similaires à celles ressenties avant Budapest ?

R: «Non parce que je ne nage plus pareil. Je n'ai plus trop la même technique, j'ai plus de puissance dans l'eau».