Pour la première fois dans l'histoire de la natation, les finales seront disputées le matin lors des jeux Olympiques de Pékin, une décision prise pour répondre aux exigences des droits télé et qui pourrait avoir des conséquences sur les performances des nageurs.

Pour que le public américain puisse suivre en prime time les exploits de ses nageurs et notamment de sa star Michael Phelps, la chaîne américaine NBC, diffuseur des JO aux Etats-Unis, a demandé que les finales de natation soient programmées le matin en raison du décalage horaire.

Le monde de la natation s'est insurgé mais cela n'a pas suffi à annuler la décision du Comité international Olympique (CIO) alors que NBC est le principal bailleur de fonds du CIO via les droits versés jusqu'en 2012.

Les athlètes devront donc nager vite, très vite le matin alors que d'ordinaire ils disputent les finales en fin d'après-midi après avoir nagé les séries qualificatives le matin qui leurs permettent de se jauger.

Tous les entraîneurs assurent que leurs poulains sont tout de même habitués à nager vite dès le matin. Là ne devrait donc pas être le problème.

En revanche, il faudra être capable de disputer une finale le matin et savoir se remobiliser l'après-midi sur une nouvelle course. En résumé, courir deux lièvres à la fois dans une même journée.

Trouver le sommeil

Le nageur le plus concerné est sans nul doute Phelps, qui s'attaque dès samedi à un marathon aquatique avec huit épreuves à son programme. Le stakhanoviste devrait réussir à enchaîner sans problème. Le danger pourrait venir du sommeil difficile à trouver la nuit.

L'entraîneur de l'équipe masculine américaine, Eddie Reese, a déjà soulevé le problème. «On a fait quelques courses tests (le matin), comme par exemple en envoyant des juniors au Brésil et en Colombie. Les gars ont bien nagé. Le plus gros problème pourrait être de se coucher avec une finale à disputer en tête et de ne pas trouver le sommeil.»

Pour l'entraîneur du sprinteur français Alain Bernard, détenteur du record du monde du 100 m nage libre, une mauvaise nuit n'est pas synonyme de souci sauf si elle se répète.

«Si on dort mal, sur une course, ça peut passer. Ce n'est pas forcément déterminant sur l'envie, la capacité physique, sur une technique qui est bien en place. On peut passer outre sur une mauvaise nuit. Mais après, la répétition de mauvaises nuits peut évidemment être un danger», explique Denis Auguin.

Sans compter que les nageurs devront se lever plus tôt qu'à leur habitude pour être vraiment en forme à leur arrivée sur le plot.