Rien n'énerve Michael Phelps en conférence de presse. Toujours relaxe, la grande vedette des Jeux de Pékin s'est animée une seule fois, hier, devant les médias du monde entier - quand il a été question du village olympique de Pékin.

«Je m'amuse vraiment au village, a dit le nageur américain. Nous sommes six gars dans mon appartement. On croirait un appartement d'étudiants à l'université. C'est bien car je n'ai pas vécu ça à l'université. Certains athlètes trouvent que c'est bruyant, mais pas moi.»

Sa coéquipière Dana Torres, qui participe à ses cinquièmes Jeux à l'âge de 41 ans, n'a aussi que de bons mots au sujet du village olympique. «C'est vraiment beau, dit-elle. J'avais apporté un oreiller et des draps dans mes valises, car je n'étais pas trop certaine, mais les chambres sont très luxueuses. On se croirait dans un hôtel Marriott.»

N'en déplaise à Dana Torres, aucun Marriott ne dispose d'une salle d'entraînement, d'une clinique médicale et d'une piscine privée de l'envergure de celles du village olympique de Pékin. Les athlètes voulant oublier le stress de la compétition peuvent aussi compter sur des salles de divertissement et une discothèque sans alcool, évidemment.

Malgré la splendeur des installations, les véritables vedettes du village olympique sont les bénévoles. «C'est la première chose qu'on remarque, a dit l'escrimeuse québécoise Sandra Sassine. Il y en a même trop, mais c'est drôle. Ils sont toujours à notre service. Le village est beau et propre. Les Chinois forment un peuple fier et ils ont mis le paquet pour les Jeux.»

Comme elle n'en est qu'à ses premiers Jeux, Sassine peut difficilement comparer son appartement avec ceux des villages olympiques précédents. L'entraîneur de l'équipe nationale de judo. Nicolas Gill, qui a vécu dans tous les villages olympiques depuis les Jeux de Barcelone en 1992, assure toutefois que Pékin sort gagnant de cet exercice. «En matière d'organisation, de fonctionnalité et de propreté, c'est le meilleur village que j'ai vu, dit-il. Le pire village était à Atlanta, le plus exotique à Barcelone. C'était difficile à battre à Barcelone, car nous étions à 100 pieds de la mer. Et comme les Chinois n'ont pas encore trouvé comment déménager la Méditerranée»

Le double médaillé olympique - bronze à Barcelone en 1992, argent à Sydney en 2000 - n'est pas vraiment surpris de la qualité des installations olympiques. «La dernière fois que je suis venu en Chine il y a 18 mois, on voyait que tout le pays s'affairait à préparer les Jeux, a déclaré Nicolas Gill. La nation complète a été réquisitionnée pour les Jeux.»

Après les Jeux, le village olympique ne tombera pas en décrépitude. Les appartements ont tous trouvé preneur chez les nouveaux riches chinois au prix moyen de 100 000$.

Aussi luxueux soient-ils, les appartements du village olympique ne conviennent pas à tous les participants des Jeux de Pékin. Fidèles à leur habitude, les joueurs de basket millionnaires du Dream Team américain ont plutôt choisi d'élire domicile dans un luxueux hôtel de la capitale.

Le joueur de tennis Roger Federer a aussi préféré la quiétude de l'hôtel au cachet du village olympique. À Athènes, le Suisse avait dû se soumettre à d'interminables séances d'autographes dans le village olympique. «Ce fut difficile à Athènes, a-t-il rappelé. Je ne pouvais pas non plus prévoir mon horaire en raison des autobus. J'ai davantage apprécié mon expérience au village olympique à Sydney.» S'il n'y dort pas, Federer a toutefois fait une visite remarquée, hier, au village olympique de Pékin.