L'équipe de Marc Trestman a disputé son meilleur match de la saison, hier, disposant facilement des méconnaissables Blue Bombers de Winnipeg, 39-11, et prenant du coup le premier rang de la division Est.

S'il y a encore des doutes que les Alouettes (4-3) forment la meilleure équipe de cette division Est - à part le très prudent Trestman, on se demande bien qui pourrait en avoir -, ils auront l'occasion de les dissiper, vendredi prochain, alors qu'ils visiteront les Argonauts à Toronto.

Les Oiseaux ont offert une performance impressionnante, hier, mais il faut dire que leur tâche a été facilitée par le jeu médiocre des Bombers, qui ont attendu jusqu'au milieu du quatrième quart - et à l'entrée en scène du vétéran quart Kevin Glenn - avant de se mettre en marche. Glenn est venu en relève à Ryan Dinwiddie, au grand plaisir de la foule. La décision de l'entraîneur-chef Doug Berry de remplacer Glenn par Dinwiddie, il y a quelques semaines, a été très mal reçue à Winnipeg. Glenn a rapidement conduit les Bombers à un touché tardif, mais ce fut là la seule occasion de célébrer des partisans.

Les Alouettes ont poursuivi leur domination au premier quart, ne concédant aucun point pour une quatrième fois en sept matchs cette saison. Au total, les Oiseaux ont maintenant marqué 70 points et n'en ont permis que huit au premier quart. On appelle ça du bon «coaching»

Damon Duval a continué sa remarquable saison et a sans contredit été l'étoile de la rencontre. Quelques jours après la naissance de son deuxième enfant, le botteur a réussi des placements de 33, 42, 52 (son plus long en carrière), 23, 24 et 20 verges. Ces six placements dans un même match constituent également un sommet personnel pour Duval, qui a maintenant réussi 22 de ses 23 tentatives de placement cette saison, un rendement démentiel. Ou bien Duval veut rester à Montréal, ou bien certains clubs de la NFL dorment au gaz.

Le seul majeur de la première demie a été inscrit sur une course d'une verge du quart réserviste Adrian McPherson. Le touché a été rendu possible grâce à un beau jeu d'Anthony Calvillo quelques instants plus tôt. Pressé par plusieurs rivaux, le vétéran quart a quitté sa poche protectrice avant de lancer une courte passe à Kerry Carter, qui a eu le champ libre afin de filer jusqu'à la ligne d'une verge des Bombers, un jeu de 55 verges.

Les Bombers ont enfin brisé la glace en marquant leur premier point alors qu'il restait un peu plus de quatre minutes au deuxième quart. Un simple qui a été tourné en dérision par les 27 674 partisans au Stade Canad Inn, qui ont longuement applaudi après le jeu.

Calvillo a enfoncé le dernier clou dans le cercueil des Bombers lors du dernier jeu du troisième quart, rejoignant Brian Bratton dans la zone payante à l'aide d'un relais de 29 verges, qui portait la marque 26-4. Cobourne a ajouté un dernier touché dans la dernière minute du match et le cauchemar des Bombers et de leurs partisans (les 23 qui étaient toujours dans les gradins) était enfin terminé. Pour une semaine.

Sans deux de leurs meilleurs éléments en attaque - les receveurs Milt Stegall et Terrence Edwards -, le plan de match des Blue Bombers était visiblement construit autour de Charles Roberts. Le petit porteur s'est retrouvé avec le ballon dans les mains lors de cinq des six premiers jeux offensifs des siens, mais n'a finalement totalisé que 80 verges.

Encore une fois, les deux joueurs clés de l'attaque des Alouettes ont été efficaces. Calvillo a complété 25 de ses 35 passes pour 290 verges, un touché et aucune interception, alors qu'Avon Cobourne a amassé 137 verges au sol et 25 par la passe.

Comme si Doug Berry n'avait pas suffisamment de pression sur les épaules, le pauvre a sûrement aperçu la banderole qu'avait fabriquée un partisan: Wanted, back-up coach (Recherché, entraîneur réserviste). À n'en plus douter, leur match de la Coupe Grey de l'an dernier à Toronto n'est plus qu'un très lointain souvenir. Parlant du match de la Coupe Grey, on suggère aux partisans des Alouettes de faire vite s'ils veulent des billets. On a la curieuse impression qu'il n'en restera plus beaucoup novembre venu...