Délocalisés à Qingdao, à 690 km au sud-est du nid d'oiseau» de Pékin, les voileux regrettent parfois un peu l'éloignement des régates olympiques mais restent proches des Jeux dans leur coeur et se disent que finalement ils peuvent essayer de tirer profit de la distance.

Pour sa première participation aux JO, la Française Sarah Steyaert aurait ainsi apprécié de s'installer dans le village olympique. De côtoyer les vedettes du sport mondial. Mais la championne du monde de Laser radial ne fait pas une fixation sur la mise à l'écart.

Au contraire, Steyaert préfère tirer avantage de la distance. «De toute façon, les régates restent des régates», analyse-t-elle. Et finalement, elle apprécie cette tranquillité. «Ca nous enlève de la pression», estime-t-elle à l'instar du benjamin de l'équipe de France Julien Bontemps.

D'ailleurs, l'éloignement ne change pas fondamentalement les choses. Tout est une question d'état d'esprit. «A Athènes, nous étions dans le village olympique mais je n'en avais pas profité. J'étais restée fermée», raconte la véliplanchiste française Faustine Merret, venue défendre sa couronne.

Changement d'attitude pour ces JO. «Cette fois, j'espère avoir le temps de découvrir les Jeux. Je veux être plus ouverte sur ce qui se passe pendant les journées de réserve. Et surtout je veux en profiter quelques jours après la compétition», affirme Merret.

Bulle de concentration

Profiter de l'événement est un sentiment partagé. Pour son anniversaire, le Brésilien André Fonseca (49er) a fait vendredi le déplacement pour la cérémonie d'ouverture. «Je me réjouis», a-t-il souligné avant de quitter momentanément Qingdao.

Et puis si les voileux vivront, comme toujours entre eux, et disputeront sur le plan d'eau des régates olympiques qui ressembleront comme des soeurs à celles des compétitions habituelles, la notion olympique change tout. Même pour un champion du monde...

«Avant personne ne s'intéressait à moi alors que j'ai gagné l'or aux Championnats du monde 2007. Les JO ont tout changé: la compétition, l'intérêt qu'on me porte, mes revenus...», relève le véliplanchiste brésilien Ricardo Santos.

L'ambiance est aussi différente. «Je m'attends à passer le moment le plus exaltant de ma vie», assure son adversaire colombien Santiago Grillo qui attendait sa première sélection «depuis très longtemps». De surcroît, Grillo apprécie l'esprit qui règne. «Nous sommes tous amis», constate-t-il.

Enfin dernier avantage et sûrement pas l'un des moindres, le fait de rester entre soi évite la déconcentration, les sollicitations. «On reste mieux dans sa bulle avec des adversaires qu'on côtoie toute l'année», fait valoir Merret. «Il n'y a pas de dépaysement», renchérit sa compatriote Ingrid Petitjean (470).