Adieu Pékin, bonjour Londres! Disons le tout de go: la capitale britannique, une ville que j'adore, a de sérieuses croûtes à manger si elle espère faire mieux que Pékin dans l'organisation des prochains Jeux olympiques, en 2012.

Le petit segment londonien de la cérémonie de clôture des Jeux de Pékin ne passera en tout cas pas à l'histoire, malgré l'immense respect que l'on voue à ce bon vieux Jimmy Page, qui en a sué un coup en interprétant Whole Lotta Love avec la chanteuse Leona Lewis.

Ces quelques minutes nous auront permis de constater que l'acoustique du Nid d'oiseau est aussi moche que celle du Grand Bol à Taillibert (défenseurs du génie architectural français, lapidez-moi à votre guise, j'en ai l'habitude).

Le coup de l'autobus à impériale qui s'ouvre comme une fleur, c'était bien, encore qu'on aurait préféré l'authentique Routemaster, incroyablement inconfortable mais combien plus sympathique, plutôt qu'un de ces bus modernes et sans âme qui l'ont éclipsé dans les rues de Londres. J'imagine que les normes antipollution en vigueur à Pékin pendant les Jeux ne permettaient pas d'utiliser cet antique véhicule

Parlant d'autobus, j'ai bien hâte de voir s'ils rouleront à l'heure en 2012. Si près de trois années de vie à Londres m'ont enseigné une chose, c'est qu'on ne peut jamais présumer de rien en matière de transports en commun en Grande-Bretagne. Ou plutôt si: on peut présumer qu'ils seront en retard.

Une chose est sûre. Les Jeux de Londres seront plus bordéliques que ceux de Pékin. Pas parce que les Britanniques ne savent pas s'organiser -quoique- mais parce que le standard établi par la Chine semble difficilement imitable dans une société moins contrôlée et surtout moins nombreuse.

En 2012, les manifestants qui auront envie de foutre le bordel n'auront pas besoin de permis (!) pour se faire entendre dans des parcs sélectionnés par les autorités. Je ne croiserai pas non plus 52 bénévoles me souriant à belles dents entre ma chambre et la cafétéria, 300 pieds plus loin.

Mais il y aura du sport dans des décors de rêve: à Wimbledon et au nouveau stade de Wembley, dans Hyde Park et près de Buckingham Palace. Il y aura des Jeux dans un pays «qui a inventé le sport moderne et les règles du sport, et qui nous a donné les règles du fair-play», comme l'a souligné hier le président du Comité international olympique, Jacques Rogge. Des Jeux, bref, dans un pays fou de sport. Le reste est accessoire.