Dans la vie de tous les jours, c'est une habitude détestable. Mais au golf, c'est une qualité essentielle: la mémoire sélective. Se souvenir de ses bons coups et oublier - ou du moins essayer d'oublier - ses mauvais.

Cette aptitude, Phil Mickelson a prouvé une fois de plus qu'il la possédait mardi en conférence de presse à l'aube du Championnat de la PGA.

Sa déconfiture le week-end dernier à l'Invitation Bridgestone des Championnats mondiaux? Ses trois bogueys dans les quatre derniers trous? Une expérience constructive, assure-t-il.

«Bien sûr, je ne suis pas satisfait de ma fin de tournoi, mais je suis très heureux d'avoir réussi à me donner une chance de gagner. () J'avais besoin de jouer de la sorte, de disputer quatre bonnes rondes, de bien faire sur un parcours difficile pour me préparer à cette semaine. J'en tire donc beaucoup de positif», a-t-il raconté en conférence de presse (disponible sur le site officiel du tournoi).

Le dernier tournoi majeur de l'année est particulièrement important pour Mickelson. C'est probablement le dernier avant le retour de Tiger. Sa meilleure chance donc de combler un peu l'immense fossé qui le sépare du premier rang mondial.

Encore une fois, le gaucher part favori. Ne serait-ce que par la logique de son deuxième rang mondial, et de ses trois bonnes rondes le week-end dernier. Il doit seulement retrouver la magie de son fer droit. Cette magie, il l'a un peu perdue dans les majeurs depuis sa déconfiture en 2006 à l'Omnium des États-Unis à Winged Foot. Sa fiche dans les neuf majeurs précédant cette date: trois victoires. Sa fiche dans les neuf suivants: un seul top 10, soit une cinquième place cette année à Augusta.

Même en l'absence de Tiger Woods, la lutte sera âpre. Il y a bien sûr les éternels favoris, comme les vétérans Ernie Els, Vijay Singh et Jim Furyk, et les joueurs-dus-pour-gagner-un-majeur, comme les jeunes Sergio Garcia, Adam Scott et Justin Rose, et les plus vieux K.J. Choi, Stewart Cink, Kenny Perry et Stewart Appleby. Sans oublier trois jeunes de plus en plus menaçants, Ian Poulter, Camilo Villegas et Anthony Kim. Malgré ses déboires à l'Omnium canadien, Kim a prouvé la solidité de ses nerfs en gagnant deux fois cette année. Il lui suffit seulement de maîtriser ses coups roulés. Une performance décente sur les verts lui aurait probablement permis de gagner le dernier Omnium britannique. Mais ce sera difficile.

Tous devront dompter le parcours sud d'Oakland Hills, en banlieue de Detroit. La dernière fois que le parcours a accueilli un Championnat de la PGA, en 1979, neuf joueurs avaient brisé la normale. La chose ne devrait pas se reproduire. Les conditions devraient ressembler davantage à la version de l'Omnium des États-Unis de 1996, gagné par Tom Lehman. Et en encore plus long. Cette semaine, la normale 70 s'étirera sur presque 7400 verges, soit beaucoup plus que les 7077 de la Coupe Ryder, qui y était disputée en 2004.

Coupe Ryder: dernière chance

Comme d'habitude, le Championnat de la PGA marque la dernière chance pour les Américains et les Européens d'accumuler des points et de se qualifier pour la Coupe Ryder.

Nouveauté cette année: Paul Azinger, le capitaine américain, dispose de quatre choix. Seuls huit joueurs se qualifient donc par les points. Ce qui signifie que Boo Weekley et Steve Stricker, respectivement septième et huitième au classement, devront bien jouer pour conserver leur place. Woody Austin, Hunter Mahan, DJ Trahan et Rocco Mediate, neuvième, 10e, 11e et 12e, pourraient les devancer avec une bonne performance. Ou du moins impressionner le capitaine.