Trois favoris pour le titre chez les hommes, au moins cinq chez les femmes: la lutte pour l'or olympique sur 100 m est plus ouverte que jamais, avec en toile de fond un duel américano-jamaïcain, comme l'a montré la réunion de Monaco mardi soir, dernier rendez-vous avant Pékin.

Powell est de retour. Blessé aux pectoraux, Asafa Powell, l'ex-homme le plus rapide de la planète (9.74), avait assisté impuissant à l'éclosion sur 100 m de son compatriote Usain Bolt, auteur d'un temps canon à Kingston le 3 mai (9.76) avant de battre le record du monde à New York le 31 mai (9.72). Loin derrière ce soir-là, le champion du monde américain Tyson Gay avait riposté lors des sélections américaines en 9 sec 77.

Powell a répondu en deux temps. D'abord en devenant le premier à battre Bolt sur 100 m à Stockholm, puis en réussissant la 4e performance de l'année (9.82) à Monaco. Un chrono proche des 9 sec 72 de Bolt, si l'on tient compte de l'écart de vent (nul à Monaco contre 1,7 m/s à New York).

À 16 jours des séries du 100 m, Powell est en forme ascendante. Bolt maintient lui son niveau à l'image de ses 19 sec 76 sur sa distance de prédilection, le 200 m, samedi à Londres. Gay, en revanche n'a plus couru depuis les sélections américaines, à cause d'une blessure aux ischio-jambiers. S'il est prêt physiquement, il semble avoir l'avantage psychologique après son doublé (100 m, 200 m) aux Mondiaux-2007. Powell, lui, n'a jamais répondu présent en grand championnat. La pression semble glisser sur Bolt, mais il est fragile physiquement et son entraîneur attend encore pour confirmer son engagement sur 100 m.

Les Jamaïcaines montrent les muscles. Six athlètes sous les 10 sec 90 la même saison, c'est du jamais vu! Cette densité a coûté sa place sur la ligne droite à la championne du monde Veronica Campbell, qui n'a fini que 4e des sélections jamaïcaines... en 10 sec 88.

Difficile de détacher une favorite, mais la Jamaïcaine Kerron Stewart a confirmé sa victoire aux sélections (10.80) en s'imposant à Monaco (10.94) devant sa compatriote Sherone Simpson (10.95) et l'Américaine Torri Edwards (11.02) qui détient le meilleure performance de la saison (10.78). «L'objectif à Pékin est de faire le triplé (trois médailles de la Jamaïque, ndlr)», prévient Stewart.

Gare à ne pas sous-estimer l'Américaine Lauryn Williams, souvent discrète en début de saison, mais toujours présente le jour J: vice-championne olympique en 2004, elle a été championne du monde l'année suivante et a encore conquis l'argent l'an dernier aux Mondiaux-2007 au terme d'une finale incroyablement serrée. Les trois premières s'étaient tenues en un centième.