L'équipe CSC joue groupé pour conquérir le maillot jaune dans le Tour de France que le Luxembourgeois Frank Schleck a approché d'une seule seconde.

Comme à son habitude, c'est autour de son chef, Bjarne Riis, que l'ensemble des coureurs se sont présentés devant la presse, mardi, dans l'hôtel de la périphérie de Pau qu'elle partageait avec d'autres équipes (Cofidis, Liquigas, Saunier Duval) pendant la journée de repos. Histoire de faire le point sur un Tour dont elle possède sans doute la clé de la course.

«Nous avons appliqué une tactique parfaite dans l'étape de Hautacam», s'est félicité Riis. «Nous allons continuer et mettre la pression sur nos adversaires. L'équipe est forte, elle est prête pour ce Tour».

A défaut d'avoir gagné une étape ou conquis le maillot jaune, la formation danoise a au moins clarifié la hiérarchie du Tour en passant à l'attaque dans l'étape-reine des Pyrénées. Quitte à sortir du jeu l'un de ses atouts, le cadet des frères Schleck (Andy), défaillant à Hautacam.

La stratégie collective a profité au frère aîné, Frank, désormais deuxième du classement. Sans qu'il endosse pour autant la tenue de leader unique de sa formation.

«Nous étions trois au départ pour le classement général, estime-t-il. Andy a connu son mauvais jour. Malheureusement, il est un peu sorti du général. Nous restons deux avec Carlos (Sastre). Je ne sais pas si on doit protéger l'un plus que l'autre. On est devant pour faire le classement, pour faire le podium».

«Je ne suis pas à l'abri»

A voir la cohorte de journalistes l'entourant, c'est pourtant le vainqueur de l'étape de l'Alpe-d'Huez dans le Tour 2006 qui capte la lumière. Ne serait-ce que pour le gain -près de 2 minutes- pris à ses rivaux directs dans la montée de Hautacam.

A la question de savoir s'il se sentait capable de refaire le coup de Hautacam, l'aîné des Schleck a répondu par une plaisanterie: «Ce n'est pas le bon jour pour me poser cette question. Aujourd'hui, je serais incapable de le faire. Mais, oui, j'espère recommencer.»

Pour avantage, le champion du Luxembourg dispose d'un collectif qui a fonctionné à merveille entre le Tourmalet et Hautacam: «Si les autres coureurs de l'équipe n'avaient pas abattu autant de travail, on n'aurait pas pu faire le show. C'est grâce à eux que je suis à une seconde du maillot jaune.»

Pour envisager la victoire finale, Frank Schleck sait bien qu'il doit encore prendre du temps aux premiers rôles, l'Australien Cadel Evans et le Russe Denis Menchov, avant le contre-la-montre de Saint-Amand-Montrond à la veille de l'arrivée à Paris.

«Combien de kilomètres ?», a-t-il interrogé. Informé de la distance (53 km), Frank a laissé échapper un «Ouh» significatif. «Il me faudrait refaire deux fois ce que j'ai fait», a-t-il ajouté, l'air songeur.

Le Luxembourgeois a préféré souligner le côté réversible des situations. D'un jour à l'autre, tout peut changer dans le Tour. «Nous ne sommes pas des machines», a-t-il répété en plusieurs langues (allemand, français, anglais). «Dans le vélo, chacun peut connaître un mauvais jour. Je ne suis pas à l'abri».