Le Français Sylvain Chavanel (Cofidis) a remporté la 19e étape du Tour de France, vendredi à Montluçon, en attendant le contre-la-montre décisif pour la victoire finale.

Chavanel a devancé un autre Français, Jérémy Roy, son compagnon d'une échappée lancée à quelque 90 kilomètres de l'arrivée.

Le Poitevin, qui a préféré ne pas suivre la tactique de son directeur sportif, a choisi de tout miser sur le sprint. «J'avais testé (Roy) avant», a-t-il déclaré après avoir signé la troisième victoire française depuis le départ de Brest, après celles de Samuel Dumoulin (à Nantes) et Cyril Dessel (à Jausiers).

À la veille du «chrono» de 53 kilomètres entre Cérilly et Saint-Amand-Montrond, l'Espagnol Carlos Sastre (CSC) a conservé le maillot jaune de leader avec un écart inchangé sur ses adversaires.

Le peloton, réglé par l'Allemand Gerald Ciolek pour la troisième place, est arrivé à Montluçon avec un retard de 1 min 13 sec.

Souvent à l'offensive dans ce Tour de France, l'aîné des frères Chavanel a enfin touché au but. À 29 ans, il a enlevé son premier succès dans le Tour, le septième de la saison pour lui après un printemps marqué par ses victoires dans deux semi-classiques belges (À travers les Flandres, Flèche brabançonne).

En larmes

«C'est mon huitième Tour de France», a déclaré le vainqueur du jour. «J'attendais ça depuis un moment ! J'ai prouvé à tout le monde qu'en insistant, on pouvait y arriver».

«C'est une saison plus que formidable pour moi», a-t-il ajouté. «Cette saison, j'ai vraiment passé un cap. C'est le meilleur cadeau que je pouvais faire à l'équipe Cofidis. Je pars pour une nouvelle aventure. J'espère gagner de belles classiques».

Sylvain Chavanel, qui a pris sa décision pendant le Tour, doit quitter en effet son équipe actuelle en fin de saison pour rejoindre la formation belge Quick Step dans laquelle il côtoiera l'ancien champion du monde, le Belge Tom Boonen.

Homme sensible, le champion de France du contre-la-montre, en larmes à l'arrivée, a dédié en priorité son succès à son meilleur ami, qui s'est pendu l'année dernière.

«Je dégage de l'émotion», s'est réjoui l'aîné des Chavanel, dont le frère cadet, Sébastien, a dû abandonner, malade, dans les Alpes. «Les gens aiment ma façon de courir. Dimanche (sur les Champs-Élysées), je vais faire le spectacle».

Un «chrono» rapide

L'étape, longue de 165,5 kilomètres, est partie sur des bases élevées (45,8 km dans la première heure). Mais le quatuor qui s'est dégagé dans la première montée n'a pu creuser un écart supérieur à 1 min 10 sec.

L'Allemand Stefan Schumacher, le Français Pierrick Fédrigo, l'Espagnol Egoi Martinez et l'Italien Alessandro Ballan ont été rejoints au 69e kilomètre après une course-poursuite acharnée, conduite par deux équipes (Liquigas, Caisse d'Epargne).

Chavanel a attaqué quelques minutes plus tard, en deux temps. Il a emmené avec lui Roy (Française des Jeux) à partir du 75e kilomètre pour compter une avance maximale de 5 minutes.

La chasse conduite par deux équipes (Quick Step, Milram) a échoué à reprendre les deux échappés, qui comptaient encore un avantage de 3 minutes aux 15 kilomètres.

Au sprint, Chavanel n'a laissé aucune chance à son jeune compatriote (25 ans), un ingénieur de formation.

Trois coureurs, le Français Romain Feillu (maillot jaune pendant une journée à Nantes), l'Espagnol Juan Antonio Flecha et le champion d'Allemagne Fabian Wegmann sont arrivés près de neuf minutes après le délai.

Pour Sastre et ses deux principaux rivaux, l'Australien Cadel Evans (4e à 1 min 34 sec) et le Russe Denis Menchov (5e à 2 min 39 sec), tout va se jouer maintenant dans le «chrono» de Saint-Amand-Montrond, à la veille de l'arrivée à Paris.

Le parcours rapide, avec des faux-plats, arrive à Saint-Amand-Montrond (12 000 habitants), une ville spécialisée dans le traitement de l'or qui a déjà reçu un grand contre-la-montre du Tour en 2001 (victoire d'Armstrong).

La moyenne prévue a été établie à 50 km/h. Deux points officiels de chronométrage sont prévus à Rond-Bernard (Km 18) et à Charenton-du-Cher (Km 36).