Géant de 2,29 m, Yao Ming porte à bout de bras (interminables) l'équipe chinoise de basket qui compte sur sa vedette, restée cinq mois sans jouer à cause d'une fracture au pied, pour les JO de Pékin.

À 27 ans, le pivot des Houston Rockets est le sportif le plus adulé en Chine. Désigné comme «ouvrier modèle» par le Parti, celui qui caracole depuis cinq ans en tête du classement Forbes des stars chinoises les plus riches déclenche une émeute à chaque fois qu'il se rend dans son pays natal.

Et depuis qu'il joue en NBA, la Chine s'est prise d'une véritable passion pour le basket américain. Pour ses débuts dans la Grande ligue en octobre 2002, la moitié du pays était devant sa télévision.

Depuis, l'Empire du milieu missionne une armada croissante de reporters au-dessus du Pacifique pour suivre les aventures du super héros, qui a des dizaines de magazines à son nom et des fans clubs par milliers.

La stupeur n'en fut que plus grande lorsqu'il a dû mettre un terme précoce à sa saison en février à cause d'une fracture de fatigue du pied qui a longtemps mis en doute sa participation aux JO.

La Chine sans Yao à Pékin? Impensable! Le soulagement a donc été grand lorsque, jeudi 17 juillet, il a joué son premier match depuis près de cinq mois lors d'un match de préparation face à la Serbie.

Ambassadeur

Yao de retour, la Chine se met à rêver d'un exploit aux Jeux qu'elle attaque en grande pompe par un match face aux États-Unis, le 10 août. Malgré l'impact de la tour de Houston (22 points et de 10,8 rebonds par match cette saison), il est cependant peu probable que la Chine réussisse à monter sur le podium dans un contexte très concurrentiel.

Peu importe! L'important est d'y croire et la Yao-mania a vite fait de dissiper tout sens d'objectivité. «Des équipes comme les États-Unis ou l'Espagne sont plus fortes que nous, Pour nous, la clé sera de remporter les parties à notre portée. Cette équipe et tout le pays prépare ces Jeux depuis longtemps. On ne va décevoir personne», promet Yao qui appelle ses coéquipiers à «profiter de la formidable opportunité» des Jeux de Pékin.

Yao, en tous cas, se dit prêt à «saisir l'instant», que ce soit sur le parquet ou en dehors où il a appris à assumer son principal rôle, celui d'ambassadeur de son pays dans le monde, lui qui a été façonné pour cette fonction depuis sa naissance.

Voire même avant puisqu'il a été conçu pratiquement sur commande par des parents qui se connaissaient à peine. Mais qui avaient tous deux l'avantage d'être très grands. 2,08 m pour le père, 1,88 m pour la mère, ancienne capitaine de l'équipe nationale féminine.