Notre omnium national est encore une fois passé sous le radar. Une mince recrue de 26 ans a joué du golf solide et l'a emporté par trois coups.

Glen Abbey est reconnu comme un parcours qui sourit aux longs cogneurs, mais Chez Reavie a prouvé, une fois de plus, qu'avec un peu de génie autour des verts et sur les verts, on peut accomplir de belles choses dans un sport maintenant axé sur la puissance. Et puis à sa retraite, il pourra ouvrir un restaurant français en se servant de son nom.

On a eu droit à une réjouissante cinquième place pour Mike Weir. Il a fait une belle remontée, dimanche, et on y a presque cru pendant un moment. Weir joue du bon golf cette année, les modifications à son élan sont bien intégrées et il peut maintenant se concentrer à jouer au golf sans trop se préoccuper de sa technique.

Je n'ai pas parlé à Éric Landreville, l'unique représentant du Québec à l'Omnium canadien, depuis son retour, mais je suis convaincu qu'il a adoré son expérience. Son pointage de 71 en deuxième ronde a dû lui faire le plus grand bien.

Si ça peut te consoler, Éric, tu es encore bien loin de mon record de médiocrité, 12 coupures ratées en 12 tentatives à l'Omnium canadien. Y a-t-il une médaille pour le plus joueur le plus persévérant?

On a encore déploré le manque de participants québécois à l'Omnium. Il faut dire que c'était un peu plus facile il y a quelques années. Par exemple, le meilleur Québécois à l'Omnium du Québec était assuré d'une place. Le gagnant de la qualification régionale québécoise se retrouvait aussi au grand rendez-vous (si un gars de l'Ontario ne réussissait pas à l'obtenir). Le commanditaire aimait bien qu'il y ait des Canadiens de tous les coins du pays dans son tournoi.

Avouez que vous auriez été branché sur le petit écran, dimanche, s'il y avait eu quelques petits gars d'ici pour chauffer Weir et les autres.

On est un peu dans le creux de la vague pour ce qui est du talent québécois, les Talbot, Thivierge, Beauchemin, Bouchard, Girouard et vous me pardonnerez de m'inclure dans le lot.

On est un peu comme des yogourts qu'on aurait oublier dans le fond du frigidaire. On a un peu dépassé la date qui dit «meilleur avant» Et quand on enlève le couvercle et qu'on renifle un coup, on trouve que ça sent encore bon mais on n'est pas tout à fait sûr, on aimerait mieux le faire goûter par quelqu'un d'autre. Pour les vieux yogourts que nous sommes, il y a comme un sentiment d'urgence

Mais il n'y a aucune raison d'être pessimiste, au contraire, sortez votre planche de surf parce que la vague qui suit promet d'être forte. Une belle vague avec des dauphins qui nagent dedans, comme dans les films. Ils ont pour nom Matthieu Rivard, Julien Goulet, Maude-Aimée Leblanc, Paolo Addona, Joey Savoie et beaucoup d'autres.

Ils sont mieux entraînés, plus sérieux, plus beaux et plus intelligents que nous l'étions et certains d'entre eux vont assurément nous faire vivre de belles choses. Rivard vient d'ailleurs de remporter un troisième championnat provincial junior consécutif et Goulet est devenu le plus jeune champion amateur de la province, démontrant une maturité supérieure à ses 16 ans.

Le Championnat canadien junior aura lieu la semaine prochaine à Edmonton et je voudrais profiter de l'occasion pour souhaiter la meilleure des chances à tous nos représentants.

Professionnel au club La Vallée des Forts, Jean-Louis Lamarre est l'un des meilleurs joueurs au Québec.