Stéphanie Dubois a signé hier ce qui pourrait bien être la plus éblouissante performance de la part d'une Québécoise à la Coupe Rogers.

La joueuse de 21 ans avait provoqué une surprise de taille il y a deux ans en éliminant la deuxième mondiale, Kim Clijsters, mais sa victoire avait été acquise à la suite d'un forfait de la Belge qui avait remporté la première manche 6-1.

Le jour même de ce tournoi en 2006, Marie-Ève Pelletier avait éliminé Na Li, 20e au monde, mais sans rien enlever à Pelletier, la Chinoise n'avait pas offert un match digne de son classement.

Ce que Stéphanie Dubois a accompli hier après-midi, toutefois, non seulement battre la 20e mondiale Maria Kirilenko, mais pousser celle-ci dans ses derniers retranchements en lui livrant une furieuse bagarre, lui arracher la victoire dans le jeu décisif, après avoir surmonté un déficit de 5-4 dans la dernière manche, relève de l'exploit titanesque.

La jeune femme de 21 ans l'a emporté 6-2, 2-6 et 7-6(4) au terme d'un match de deux heures cinquante ponctué de longs échanges endiablés.

Dubois, classée 122e au monde, était évidemment radieuse dans la salle d'entrevue. " Ça a été une grosse bataille. J'ai gagné contre une top vingt et elle a bien joué. Je pense avoir bien géré mes points dans les moments importants. Je restais concentrée et je savais ce que je voulais faire. "

La Lavalloise a commencé en force et surpris son adversaire dans la première manche avec des coups puissants du fond de terrain, et sa mobilité coutumière. Kirilenko, détentrice de deux titres de la WTA en 2008, n'allait pas se faire éliminer si facilement et elle a commencé à varier ses coups davantage. Les échanges ont été corsés dans le second set mais la Russe l'a emporté facilement.

C'est dans la troisième manche que la bagarre a atteint son paroxysme, les deux jeunes joueuses ne parvenant pas à s'échapper avec une avance. Les carottes semblaient cuites pour Dubois lorsque Kirilenko s'est amenée au service avec une avance de 5-4 (et des balles neuves), mais Dubois a montré beaucoup de force morale.

" Ma défaite à Wimbledon n'était pas très agréable parce que j'ai perdu deux balles de matchs (contre Chakvetadze) mais si je regarde aujourd'hui, je pense que ce match, et quelques autres, m'ont servi dans les moments importants. "

Kirilenko a louangé son adversaire, qu'elle affrontait hier pour la première fois. " Elle bougeait très bien tout au long du match. On voyait qu'elle était prête physiquement. " Outre les déplacements rapides de son adversaire, la Russe a eu à composer avec la foule bruyante du court central.

Ironiquement, l'entraîneur de Stéphanie Dubois, Simon Larose, avait fait vibrer le stade de façon semblable il y a quelques années en vainquant Gustavo Kuerten dans une victoire improbable. " Simon m'aide beaucoup dans ces moments. Il croit en moi et me donne confiance. "

Dubois affrontera cette après-midi la gagnante du match qui s'est déroulé tard en soirée hier, opposant la deuxième favorite, la Serbe Jelena Jankovic, à la Québécoise Aleksandra Wozniak. Jankovic a remporté la première manche 6-0...