Si le champion olympique du 100 m Justin Gatlin n'a pas réussi à décrocher devant les tribunaux son billet pour Pékin, plusieurs anciens dopés figurent dans la sélection d'athlétisme annoncée lundi qui défendra les couleurs américaines aux Jeux au mois d'août.

Le sprinteur a été suspendu pour quatre ans jusqu'en juillet 2010 après un second contrôle antidopage positif en 2006 à la testostérone, survenu cinq ans après un premier test positif aux amphétamines. Malgré la longue bataille judiciaire qu'il a menée, il a perdu un énième appel le mois dernier, se voyant ainsi privé des sélections américaines.

D'autres athlètes ayant purgé des suspensions pour dopage étaient bien aux Championnats des États-Unis à Eugene, en Oregon, où ils ont obtenu leurs sélections. Dans la liste des 126 athlètes de l'équipe olympique américaine, Kenta Bell, Damu Cherry et Torry Edwards n'ont pas un casier vierge en la matière, mais ne sont plus sous le coup d'une sanction.

L'an dernier, lors des Championnats nationaux, le spécialiste du triple saut Kenta Bell avait été contrôlé positif au méthylprednisolone. Il a écopé d'une suspension réduite de trois mois, s'étant fait prescrire un médicament contenant des stéroïdes sans avoir demandé l'autorisation d'usage thérapeutique, un préalable obligatoire selon les règlements de l'Agence mondiale antidopage (AMA).

Damu Cherry, qui a fini deuxième du 100 m haies à Eugene, a été écartée des pistes de 2003 à 2005 pour avoir pris de la nandrolone, même si elle a toujours clamé avoir été contaminée par des vitamines.

Pas le bon passeport

La championne du monde 2003 du 100 m Torri Edwards, elle, s'alignera sur la ligne droite et au relais 4x100 m à Pékin, quatre ans après avoir été privée des Jeux d'Athènes. Contrôlée positive à un stimulant en avril 2004, lors de la réunion de Fort-de-France, Edwards n'avait pas pu non plus défendre son titre aux Mondiaux-2005 à Helsinki.

L'équipe américaine ne sera pas la seule à envoyer des représentants déjà mis à l'index par le passé.

L'Ukrainienne Lyudmila Blonska, suspendue deux ans pour un contrôle positif à un stéroïde anabolisant en 2003, devrait elle aussi se retrouver à Pékin, un an après sa médaille d'argent aux Mondiaux d'Osaka, où plusieurs de ses rivales à l'heptathlon la voyaient comme une pestiférée.

Le Britannique Dwayne Chambers, lui, n'a pas le bon passeport. Le sprinteur, revenu sur les pistes en 2006 après avoir purgé deux ans de suspension, se bat devant les tribunaux de son pays pour faire invalider un règlement spécifique au Comité olympique britannique privant à vie de compétitions olympiques tout athlète convaincu de dopage.

Si l'athlète vient de prouver sur piste qu'il était le meilleur Européen cette saison, c'est la Haute Cour de justice londonienne qui doit valider ou non son billet pour la Chine jeudi.