L'Italien Riccardo Ricco a signé sa deuxième victoire d'étape sur le Tour de France, dimanche, dans les Pyrénées, en s'imposant en solitaire au terme d'une journée pour grimpeurs marquée par la chute du favori Cadel Evans.

Ricco, qui avait déjà triomphé jeudi dans le Massif central, s'est imposé en solitaire au terme des 224 kilomètres du parcours entre Toulouse et Bagnères-de-Bigorre tandis que les candidats au maillot jaune se sont neutralisés.

"J'ai fait une attaque formidable, je suis vraiment très heureux de cette deuxième victoire sur le Tour, a commenté Ricco, surnommé le Cobra. Deux étapes de montagne et deux victoires, je suis très content."

Après une première tentative de l'Allemand Stefan Schumacher, le coureur de l'équipe Saunier Duval, âgé de 24 ans, a attaqué dans le col d'Aspin, à une trentaine de kilomètres de l'arrivée, laissant tout le monde sur place. Il a ensuite avalé les trois coureurs échappés devant lui avant de passer en tête au sommet de la dernière difficulté du jour.

"C'est arrivé comme ça, ça a été improvisé, a commenté Ricco, deuxième du Giro cette année. (Leonardo) Piepoli (son équipier) a imprimé un très bon rythme, j'ai vu que tout le monde s'accrochait, je suis parti et j'ai foncé jusqu'à la ligne d'arrivée. C'était impressionnant parce que j'allais très vite. Les montées, c'est mon domaine."

Ricco, encore trop limité en contre-la-montre pour prétendre à la victoire sur le Tour, a devancé le Russe Vladimir Efimkin (Ag2R), deuxième à 1,04 minute. Le peloton des favoris a été réglé par Cyril Dessel (Ag2r), troisième à 1,17 minute.

Le perdant du jour a été l'ancien maillot jaune Schumacher (Gerolsteiner), qui a été débordé après son attaque et a finalement abandonné sa 3e place au général. Il est désormais quatrième, à 56 secondes.

Derrière le Luxembourgeois Kim Kirchen, maillot jaune, Evans a conservé sa deuxième place malgré sa chute. Il pointe à six secondes, devant l'Américain Christian Vande Velde, troisième à 44 secondes.

"Je n'étais pas très bien aujourd'hui, a commenté Kirchen. J'ai souffert et je suis très content d'avoir suivi le groupe. Ricco est sorti avec vent de face, ce qui est très dur. Moi je me suis concentré pour tenir les roues. J'ai eu un coup de fatigue, espérons que demain (lundi) se sera un peu mieux."

Evans a chuté à peu près à mi-parcours, mais a pu rapidement remonter sur son vélo. Le coureur de l'équipe Silence-Lotto s'est ouvert la cuisse, le coude et le genou gauche.

"Il a chuté assez lourdement, il a beaucoup de plaies et a aussi été touché au dos", a commenté l'un des directeurs sportifs de son équipe, Hendrik Redant.

Apparemment, Evans est tombé dans un virage en descente sans grande difficulté. À environ 82 kilomètres de l'arrivée, Evans s'est ensuite porté à hauteur du véhicule du médecin de la course, Gérard Porte, pour se faire soigner ses plaies.

"Il y a toujours le contrecoup d'une chute comme ça, avec des contractures qui se produisent et des douleurs multiples bien évidemment", a commenté Porte.

Après sa deuxième place dans le Giro, Ricco était parti se reposer et n'avait pas inscrit le Tour de France à son programme.

"Quand j'ai repris l'entraînement, j'ai senti que les sensations étaient bonnes, a poursuivi l'Italien, un fanatique de l'ancien vainqueur du Tour et du Giro Marco Pantani. J'ai alors décidé de venir sur le Tour pour gagner une étape."

Lundi, la 10e étape conduira le peloton de Pau à Hautacam, sur un parcours en haute montagne de 156 kilomètres.