Avant les Pyrénées, le Britannique Mark Cavendish s'est imposé pour la deuxième fois au sprint dans le Tour de France, samedi à Toulouse, où il a enlevé la huitième étape.

Son équipe Columbia a trusté les premières places dans la «ville rose» à la chaussée lavée par la pluie. Avec l'Allemand Gerald Ciolek, deuxième à l'arrivée, et le Luxembourgeois Kim Kirchen, toujours porteur du maillot jaune après cette étape de transition de 172,5 kilomètres.

«Nous sommes l'équipe la plus forte sur le Tour», a estimé Cavendish qui a annoncé viser en priorité les succès d'étape et non le maillot vert du classement par points qu'a revêtu à Toulouse l'Espagnol Oscar Freire.

Sur la ligne installée au bout d'une ligne droite de 420 mètres, le Français Jimmy Casper, qui avait lancé le sprint dans le sillage du Belge Gert Steegmans, a pris la troisième place devant Freire.

L'étape, courue aux trois-quarts sous la pluie après le départ donné à Figeac, a donné lieu à une échappée de quatre coureurs, le Français Laurent Lefèvre d'abord (Km 35), rejoint ensuite par deux autres Français, son coéquipier Jérôme Pineau et Christophe Riblon, ainsi que l'Espagnol Amets Txurruka.

Le quatuor a vu son avance supérieure à 5 minutes (Km 80) fondre à moins d'une minute à une trentaine de kilomètres de l'arrivée. Le peloton lui a laissé ensuite un peu plus de marge (45 secondes aux 15 km), peu avant que Pineau et Txurruka se dégagent.

Kirchen heureux

La poursuite a été longtemps menée par les hommes du Norvégien Thor Hushovd (9e à l'arrivée), puis par les coureurs de l'équipe Liquigas, au lendemain de l'annonce du contrôle antidopage positif de l'Espagnol Manuel Beltran (exclu du Tour et suspendu par son équipe).

Pineau et Txurruka, tenaces, n'ont été repris que dans les rues de Toulouse, à 3,6 kilomètres de l'arrivée, sous une pluie battante.

Déjà vainqueur de la 5e étape mercredi à Châteauroux, Cavendish, le jeune (23 ans) coureur de l'île de Man, a signé son deuxième succès dans le Tour auquel il participe pour la deuxième fois après une première expérience en 2007.

«Il y avait un virage à droite très sec au dernier kilomètre», a expliqué Cavendish en soulignant qu'il était mal placé. «Je n'ai pas paniqué, je me suis basé sur Ciolek qui était trois rangs devant moi. J'ai entamé le sprint assez tôt. J'ai pu décoller et j'ai réussi à dépasser Ciolek».

«C'est un très grand succès pour l'équipe. Un et deux à l'arrivée, c'est parfait», s'est réjoui Kirchen, tout heureux d'avoir porté le maillot jaune pour la troisième journée consécutivement: «C'est le meilleur moment de ma carrière !»

«J'étais bien dès le début, malgré la pluie», a ajouté «KK», qui ne s'est pas déclaré affecté par la perte du maillot vert, peut-être provisoire: «Je le savais dès le départ de l'étape, ce n'est pas grave, je suis toujours dans les points.»

«Maintenant, je vais me concentrer sur les étapes de montagne», a ajouté le Luxembourgeois dont l'avance au classement général n'est que de 6 secondes sur l'Australien Cadel Evans.

L'entrée dans les Pyrénées

En cours d'étape, l'Italien Riccardo Ricco, vainqueur jeudi de l'étape de Super-Besse, a chuté en même temps que d'autres coureurs. Touché au côté droit (poignet, genou), le «Cobra» a pu repartir et revenir dans le peloton quelques kilomètres plus loin.

Aucun abandon n'a été enregistré à la veille de l'entrée dans les Pyrénées, dans la 9e étape entre Toulouse et Bagnères-de-Bigorre (224 km).

Sept montées sont recensées mais la route devient surtout pentue à la sortie de Luchon (Km 153), quand la course aborde le col de Peyresourde, classé en première catégorie.

La montée, longue de 13,2 kilomètres (à 7,1 %), conduit à l'altitude de 1569 mètres. A Arreau (Km 184) commence le col d'Aspin, lui aussi classé en première catégorie par ses 12,3 kilomètres à 6,5 % de pente moyenne.

Le sommet est distant de 26 kilomètres de l'arrivée, en descente puis en faux-plat rapide, par Sainte-Marie de Campan, petite bourgade entrée dans l'histoire du Tour en 1913 quand Eugène Christophe parcourut 14 kilomètres, le vélo à la main, pour procéder à une réparation de fortune à la forge du village.

Bagnères-de-Bigorre (9 000 habitants) reçoit la Grande Boucle pour la 10e fois. La dernière arrivée d'étape remonte à 1965 (victoire de Julio Jimenez).

Départ de Toulouse à 11h20, arrivée à Bagnères-de-Bigorre vers 17h14 (prévision à 38 km/h de moyenne).