La joueuse la plus redoutable du tennis féminin ne s'appelle pas Ana Ivanovic ou Jelena Jankovic. Ni Sharapova ou Kuznetsova.
La meilleure joueuse de la WTA à l'heure actuelle se nomme Dinara Safina et elle sera de la finale contre Dominika Cibulkova cet après-midi à la Coupe Rogers, au stade Uniprix.
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Hier soir sur le central, Safina, 22 ans, a vaincu Victoria Azarenka en trois manches de 6-0 et 2-6 et 6-3, dans une belle démonstration de puissance et de dextérité.
Malgré le long délai provoqué par la pluie, plusieurs milliers de spectateurs sont demeurés dans le stade et ils ont été récompensés par un match d'une rare intensité entre deux jeunes femmes qui ont cogné la balle à qui-mieux-mieux.
Ceux qui connaissaient peu Safina avant ce tournoi savent désormais qui elle est. Depuis sa victoire au tournoi de Berlin début mai, aucune autre joueuse ne montre une fiche aussi éloquente: 27 victoires contre 3 petites défaites, le scalp de deux joueuses classées numéro un au monde, Justine Henin (sa dernière défaite en carrière) et Maria Sharapova, et une autre victoire contre une joueuse classée au deuxième rang, Jelena Jankovic.
Dinara Safina sera peut-être la prochaine, finalement, à régner sur ses consoeurs.
On aurait pu s'attendre à un certain relâchement de sa part après sa victoire à Los Angeles la semaine dernière puisqu'elle y a disputé cinq matchs avant de mettre le cap sur Montréal, mais la jeune soeur de Marat Safin semblait encore en possession de ses moyens hier soir, mis à part un passage à vide dans la seconde manche.
Les espoirs d'Azarenka, 19 ans, ancienne championne mondiale junior et classée 16e au monde, n'étaient d'ailleurs pas très élevés à l'aube de son match contre Safina, classée 8e au monde et finaliste à Roland-Garros.
La Russe Safina avait en effet écrasé son adversaire biélorusse à leurs deux seuls affrontements en carrière, 6-4 et 6-1 en mai à Berlin sur terre battue, et 6-3 et 6-1 sur ciment il y a une semaine à Los Angeles.
Et Safina semblait effectivement filer vers une victoire aisée après le premier set. Mais la Russe a connu une étrange panne au service dans la deuxième manche. Après avoir obtenu un excellent taux de réussite de 76% sur ses premières balles au set initial, elle a dû se contenter d'un maigre pourcentage de 43% dans le second, ce qui explique ces deux bris à ses dépens. En conséquence, tout son jeu est passé de l'offensive à la défensive et son adversaire a gagné en confiance.
«J'ai perdu ma concentration dans la deuxième manche, a-t-elle avoué immédiatement après sa victoire. J'étais trop sur la défensive mais je me suis dit qu'il fallait que je recommence à jouer à ma façon dans la troisième manche et avec l'appui de la foule j'ai réussi à gagner.»
Pour Safina, il s'agit d'une cinquième participation à une finale d'un tournoi de la WTA en moins de trois mois. «J'ai connu des hauts et des bas depuis le début de ma carrière mais je suis désormais récompensée pour ma patience et mon travail acharné.»
La rencontre de cet après-midi opposant une puissante cogneuse à un pit-bull qui retourne toutes les balles promet.