Alors qu'il reste tout juste un mois avant l'ouverture des Jeux olympiques, le 8 août prochain, Pékin mettait la dernière main à ses préparatifs, mardi, malgré les inquiétudes sur la pollution et l'épineuse question de la liberté de la presse.

Les derniers préparatifs étaient visibles dans les rues de la capitale chinoise alors que les ouvriers repeignaient les lampadaires et installaient des drapeaux le long des principales artères de la ville. Étaient également visibles le travail accompli sur les deux nouvelles lignes du métro et la nouvelle ligne de chemin de fer qui doivent bientôt entrer en service.

Les autorités ont inauguré, mardi, le principal centre de presse et le centre international de radio-télédiffusion, les deux centres névralgiques qui diffuseront les images et les informations sur les Jeux à travers la planète.

Mais la véritable difficulté pour le gouvernement chinois sera de tenir sa promesse de permettre aux journalistes - on en attend 30 000 - de travailler en toute liberté comme ils ont pu le faire lors des autres Jeux, un engagement pris par Pékin il y a sept ans lors de sa désignation.

Les chaînes de télévision mondiales - qui ont déboursé des milliards de dollars pour les droits de retransmission - mais aussi le Comité international olympique cherchent depuis des mois à essayer de savoir auprès des autorités chinoises si les camions satellites auront le droit de circuler librement dans la métropole forte de 17 millions d'habitants.

Les accès à des sites hautement symboliques tels que la place Tiananmen constituent également l'un des sujets de discorde avec les autorités qui craignent que les manifestants pro-tibétains ou encore les fidèles de la secte Falun Gong ne se servent de la présence de la télévision.

Cette question sera notamment à l'ordre du jour, mercredi, lors de la rencontre prévue entre les représentants des chaînes, du CIO et du comité organisateur.

«Je pense que ce libre accès de la presse va être un problème pour tout le monde», a souligné Johannes Hano, le chef du bureau Asie de la chaîne allemande ZDF.

La semaine dernière, Hano a vu son interview en direct depuis la Muraille de Chine interrompue par la police.

«Ils vous arrêtent même si vous avez l'autorisation. Ca va être le plus gros problème. Il n'y aura pas de liberté de la presse comme ils l'ont promis», a estimé Hano, qui a adressé une «lettre de vive protestation» au président du CIO Jacques Rogge, au comité de Pékin, au ministère chinois des Affaires étrangères et à l'Union européenne de télédiffusion.

Sur l'autre dossier épineux, celui de la pollution, les autorités de Pékin ont mis les bouchées doubles et l'atmosphère au-dessus de la capitale chinoise devrait s'éclaircir quand les contrôles stricts entreront en vigueur le 20 juillet prochain.

Les usines et sites d'industrie lourde dans plusieurs provinces autour de Pékin resteront fermés et près de deux millions de véhicules se verront interdits de circulation avec la mise en place d'un système de rotation sur la base des plaques minéralogiques.

A Qingdao, le site pour les épreuves de voile à 560 km de Pékin, des milliers de personnes s'affairent à nettoyer une éclosion envahissante d'algue qui recouvre un tiers de la surface marine où les épreuves doivent commencer le 9 août. Cette éclosion pourrait être due à la pollution, un problème persistant le long de la côte est du pays fortement industrialisée.

Le président du CIO a d'ores et déjà averti que certaines épreuves d'endurance se déroulant à l'extérieur et durant plus d'une heure seront différées si la qualité de l'air est mauvaise.