Guy Carbonneau était perché seul dans un coin de patinoire, hier à Candiac, et regardait les joueurs invités au camp de développement du Canadien.

Il rêvait peut-être en projetant les Max Pacioretty et Ryan McDonagh dans l'avenir. Mais ce qu'on sait, c'est qu'il se donne encore le droit de rêver à Mats Sundin.

«On a besoin d'un gros joueur de centre et je trouvais que Sundin était un «fit» extraordinaire», a confié Carbo pendant que les jeunes loups étaient à l'oeuvre.

«Mais j'aime nos chances. Avec les récentes embauches à New York et Detroit, il y a moins d'équipes à sa poursuite.

«Mon équipe est faite, mais si on trouve une place pour lui, ce serait encore mieux!»

Carbonneau respecte le fait que Sundin prenne le temps de mûrir sa décision.

«Mats est un homme patient qui a toujours suivi la ligne qu'il s'est tracé, a noté Carbo. Il a eu une carrière extraordinaire à Toronto et je crois qu'il se voyait finir sa carrière là-bas.

«Il a été un peu assommé et veut prendre le temps de réfléchir.»

Le coach du Canadien ne pense pas que c'est la valeur du contrat qui finira pas convaincre le Suédois.

«Il a assez de millions en banque pour choisir là où il veut terminer sa carrière, estime-t-il. S'il met fin à sa carrière ou décide d'aller ailleurs, il me restera encore 23 joueurs avec lesquels on peut connaître une très bonne saison.»

Heureux de Tanguay et Laraque

Même s'il a beaucoup été question de celui que tout le monde souhaite voir à Montréal, Carbonneau s'est aussi réjoui de ceux que Bob Gainey a déjà réussi à attirer.

«Alex Tanguay est un cadeau de Noël avant l'heure, a-t-il lancé. Son style de jeu va convenir aux joueurs qu'on a ici. Il a déjà prouvé qu'il était capable de performer et, même s'il a connu des difficultés ces dernières années, il a connu d'excellentes saisons.

«Et il a suffisamment d'expérience pour ne pas se laisser déranger par la pression.»

Carbo a également commenté la venue de Georges Laraque, précisant qu'elle n'est pas contradictoire avec ses propos de la saison dernière.

«Mon style de coaching n'est pas d'asseoir un dur au bout de banc et attendre qu'il aille se battre, a mentionné Carbo. Il faut qu'il puisse contribuer et qu'il soit responsable défensivement.

«Mais tant qu'à avoir un joueur de ce genre-là, aussi bien avoir le meilleur!»

Même si le calendrier de la prochaine saison n'a pas encore été rendu public, il est acquis que le Tricolore verra davantage d'équipes de l'Ouest, des formations souvent plus costaudes que dans l'Est.

Il semble également que le Canadien jouera davantage de deux matchs en deux soirs, ou encore de trois parties en quatre soirs.

Sur ces deux aspects, la présence d'un dur capable d'imposer le respect pourrait aider à ménager ses coéquipiers.

Conversations avec Brisebois

Le calendrier resserré justifiera aussi davantage le besoin de profondeur.

C'est vrai pour Mathieu Dandenault – «jusqu'à présent, son rôle n'a pas changé ; il fait encore partie du Canadien», a souligné Carbo – et c'est vrai aussi pour Patrice Brisebois, dont il ne faut pas exclure le retour à titre de septième défenseur.

«J'ai eu des conversations avec Patrice, a confié Carbo. Il a bien fait l'an dernier, après avoir passé presque un an sans jouer.

«Patrice a plus d'options devant lui cette année. S'il décide de revenir, on va l'accueillir à bras ouverts.»

Brisebois est motivé par l'idée d'atteindre le plateau des 1000 matchs en carrière auquel il lui manque 53 rencontres. Toutefois, Carbo a reconnu qu'il ne pourrait lui donner de garanties sur son utilisation.

Petite flèche à Ryder

Carbo se déplace encore avec des béquilles à la suite d'une opération à la hanche subie quelques jours avant le repêchage de la LNH. De vieux bobos qui nécessiteront, l'été prochain, une intervention semblable à l'autre hanche...

«Il me reste encore cinq semaines de réhabilitation à ne pas pouvoir mettre de poids sur ma jambe», a expliqué Carbonneau, qui s'attend à être de retour sur patins à temps pour le camp d'entraînement.

Il était donc bien installé, ces derniers jours, pour suivre les mouvements à travers la Ligue nationale. À ce sujet, il n'était pas surpris d'avoir perdu les services de Mark Streit.

«On savait qu'avec la saison qu'il avait connue, ce serait difficile de le retenir. Qu'il ait manifesté le désir de jouer à la défense a peut-être joué dans la balance, mais le fait est que, rendu à quatre millions, on n'était plus dans la course.»

Carbo ne s'est pas étonné autant des montants accordés aux joueurs autonomes que de la durée des contrats.

Mais il n'a pu s'empêcher d'envoyer une flèche à Michael Ryder, heureux bénéficiaire d'un contrat de 12 millions pour trois ans avec les Bruins de Boston.

«J'espère qu'il va en remettre une part à Claude Julien!»