Ancienne numéro un mondiale, Maria Sharapova ne se réveille pas le matin avec l'objectif de reconquérir son titre.

«Je suis près de la numéro un mondiale, mais ce n'est pas à ça que je pense quand je me réveille le matin. Je veux gagner le plus de match possible, puis les résultats au classement viendront», a dit l'athlète de 21 ans, hier, à la veille du début du tableau principal de la Coupe Rogers.

La lutte est très serrée au sein du top trois du tennis féminin, composé de Ana Ivanovic (no 1), Jelena Jancovic (no 2) et Maria Sharapova (no 3). Et les trois rivales sont présentes à la Coupe Rogers cette semaine, dernier tournoi d'importance avant les Jeux olympiques de Pékin.

La jeune femme s'est présentée devant les journalistes vêtue d'une tenue décontractée, t-shirt Nike orange - commanditaire oblige - et pantalons de nylon trois quart. Elle était très sérieuse. Aussitôt arrivée, elle semblait avoir hâte de repartir. Elle ne dégage ni la joie de vivre d'Ana Ivanovic ni la spontanéité de Svetlana Kuznetsova (4e).

À sa décharge, la Russe connaît des ennuis sur le court depuis quelques temps. «J'ai eu des haut et des bas dans les derniers mois, mais cela fait partie du parcours d'une athlète. Je dois tirer des leçons de tout ça», a-t-elle dit.

La joueuse de six pieds deux pouces possède un service redoutable. Or, depuis un an, elle doit composer avec une blessure récurrente à l'épaule qui l'ennuie notamment au service. «Je devrai vivre avec cela jusqu'à la fin de ma carrière. (...) Il y a des jours où c'est mieux que d'autres. Je dois faire beaucoup d'exercices d'étirement et de séance de physiothérapie. Mais ça va pour le tournoi.»

La Russe a atteint le premier rang mondial pour la première fois en août 2005 puis pendant sept semaines l'an dernier. À ses cinq derniers tournois du Grand Chelem, Sharapova n'a atteint les quarts de finale qu'une seule fois. C'était en janvier dernier à l'Open d'Australie. Elle a alors gagné le tournoi. La jeune femme n'a pas joué depuis Wimbledon, il y a un mois.

La Coupe Rogers sera une «excellente préparation» en vue des Jeux olympiques, a-t-elle dit. «À ce moment-ci de la saison, on commence toutes à être plus fatiguées, à être blessées plus souvent. Je pense que j'ai bien fait d'avoir un horaire moins chargé d'ici les Olympiques. J'espère que cette décision va me permettre de mieux jouer d'ici la fin de l'année», a-t-elle expliqué.

Pas question pour la Russe d'embarquer sur un court si elle ne se sent pas en forme, tant physiquement que psychologiquement. «Je ne suis pas du genre à me dire : Je vais embarquer sur le terrain et voir ce qui va arriver.»

Celle qui a remporté Wimbledon à l'âge de 17 ans choisit bien ses tournois. «Je suis rendue à un moment de ma carrière, où je veux revenir à la maison et profiter de la vie entre les tournois du Grand Chelem. J'ai fait suffisamment d'argent pour bien vivre le reste de mes jours si j'arrête de jouer au tennis demain matin», dit la multimillionnaire. Le magazine Forbes estime ses revenus annuels à 26 millions. Des revenus provenant en majorité de ses commanditaires.

Sharapova en est seulement à sa deuxième participation à la Coupe Rogers. En 2006, elle était parmi les nombreuses têtes de série à s'être désistées. Deux ans plus tôt à Montréal, elle avait subi la défaite en troisième ronde. «Je ne me rappelle pas grand-chose de ma venue en 2004, mais mon entraîneur et mes amies sont venus plusieurs fois. Ils m'ont dit que c'était une très belle ville», a-t-elle dit.

Ses amateurs ne risquent pas de la croiser dans les rues de la métropole. «Vous savez, c'est toujours la même chose dans les grands tournois, que ce soit Paris ou Montréal. Ce sont des grandes villes où il y a beaucoup de choses à voir, mais on y passe peu de temps. Et la priorité, c'est le tennis.»