L'Australien Cadel Evans (Silence) a pris les commandes du Tour de France, lundi, à Hautacam, au terme de la dixième étape gagnée par l'Italien Leonardo Piepoli.

Au lendemain du succès de l'Italien Riccardo Ricco, l'équipe Saunier Duval s'est de nouveau imposée dans le deuxième acte des Pyrénées. Elle a réussi cette fois le doublé sur les hauteurs de Hautacam, où Piepoli a précédé sur la ligne l'Espagnol Juan Jose Cobo.

À l'altitude de 1520 mètres, le Luxembourgeois Frank Schleck a pris la troisième place, à 28 secondes du duo. Mais il a échoué d'une seconde pour le maillot jaune qui est passé sur les épaules d'Evans, arrivé au sein d'un groupe de favoris (avec Menchov, Sastre et Ricco) à 2 min 17 sec du vainqueur.

Le Luxembourgeois Kim Kirchen, qui portait le maillot jaune à Pau au départ des 156 kilomètres, a lâché plus de 4 minutes dans l'ascension finale longue de 14,4 kilomètres.

L'Espagnol Alejandro Valverde et l'Italien Damiano Cunego, les deux grands perdants du jour avec le Luxembourgeois Andy Schleck, ont été lâchés à 3 kilomètres du sommet du Tourmalet, le premier col hors catégorie escaladé cette année.

Di Grégorio condamné par les CSC

Dans cette ascension, l'équipe CSC (Gustov, Voigt) a dicté l'allure puis a fait le forcing dau bas de la descente, dans la traversée de la vallée. Avec l'aide précieuse du Suisse Fabian Cancellara, le champion du monde du contre-la-montre, dépêché dans la première échappée en début d'étape.

Cette offensive de grande ampleur a condamné le jeune grimpeur français Rémy Di Grégorio qui était passé en tête au sommet du Tourmalet (2115 m d'altitude) après être parti dans la première échappée.

Di Grégorio, dont l'avance s'élevait encore à 6 minutes en haut du Tourmalet à 50 kilomètres de l'arrivée, a abordé l'ultime ascension avec un avantage inférieur à la minute. Il a été rejoint aux 12 kilomètres, peu avant que Frank Schleck et Piepoli, puis Cobo, se dégagent du premier groupe.

Accompagnés un temps par l'Autrichien Bernhard Kohl et le Russe Vladimir Efimkin, le trio ne s'est départagé qu'aux 2 kilomètres. Sur la ligne, Cobo n'a pas disputé la victoire à Piepoli, surtout concerné par le gain de l'étape.

Cunego et Valverde distancés

Cunego et Valverde, distancés de 2 min 45 sec au pied de Hautacam, ont cédé finalement plus de trois minutes et demie au groupe d'Evans et une bonne partie de leurs chances de victoire finale.

Quant à Andy Schleck, défaillant dans l'ultime ascension, il a déboursé près de 9 minutes au vainqueur et a abandonné à Ricco son maillot blanc de meilleur jeune.

Piepoli, qui est âgé de 36 ans, s'est imposé pour la première fois dans le Tour de France. Lieutenant préféré de Ricco, il compte à son palmarès des étapes de montagne dans la Vuelta et le Giro.

«Je n'avais pas de très bonnes jambes. Les efforts d'hier (dimanche) ont laissé des traces. Mais j'ai réussi à rester avec Evans et Sastre», a déclaré Ricco en ajoutant: «On a fait la course pour Piepoli.»

Au classement général, cinq coureurs (Evans, F. Schleck, Vande Velde, Kohl, Menchov) sont regroupés en moins d'une minute avant la première journée de repos à Pau.

«Hier, j'étais au plus bas, maintenant je suis au plus haut, le tout en 26 heures», a déclaré Evans qui est revenu sur sa chute de la veille: «J'ai cru que mon Tour s'arrêtait là.»

Au bord des larmes sur le podium, Evans a revêtu le premier maillot jaune de sa carrière, un an après avoir échoué de 27 secondes pour la victoire finale face à l'Espagnol Alberto Contador.

Interrogé sur ses principaux rivaux, l'Australien a répondu: «Dans l'immédiat, Frank Schleck est le plus dangereux pour prendre le maillot jaune. Mais, pour la victoire à Paris, je crois que c'est (Denis) Menchov.»