Pendant que l'équipe canadienne de basketball masculin célébrait une importante victoire au tournoi de qualification olympique, mercredi, les discussions tournaient autour d'un joueur qui n'est plus avec l'équipe.

En l'absence du Montréalais Samuel Dalembert, le Canada a surmonté un déficit - qui s'était creusé jusqu'à 18 points au troisième quart - et vaincu la Corée du Sud 79-77, pour ainsi mériter le droit d'affronter la Croatie en quarts de finale.

Les Canadiens devront terminer parmi les trois premiers, dans ce tournoi de la dernière chance, pour obtenir leur billet pour les Jeux olympiques de Pékin. Et ils devront le faire sans Dalembert, le joueur des 76ers de Philadelphie qui devait donner de la profondeur à l'équipe à l'attaque.

L'entraîneur-chef Leo Rautins a préféré ne pas expliquer en détails pourquoi il a choisi de ne pas faire jouer Dalembert, mais ses commentaires laissaient entendre que le Québécois n'était pas aussi dévoué à l'endroit de l'équipe que ne l'étaient les autres joueurs.

«Tout le monde qui est ici veut être ici, et veut faire partie de cette équipe, point à la ligne, a déclaré Rautins. Tout le monde joue l'un pour l'autre, joue pour son pays, et si ce n'est là ton objectif, tu n'as pas d'affaire ici.»

Rautins a révélé qu'il y avait de la tension entre Dalembert et l'équipe depuis quelque temps déjà.

«Ce genre de chose n'arrive pas en un match, ni du jour au lendemain», a dit Rautins, sans spécifier si Dalembert avait lui-même quitté l'équipe ou en avait été chassé. «C'est quelque chose qui couvait depuis quelque temps.

«À ce stade-ci, nous ne pensons pas à ça. Nous nous concentrons sur les joueurs qui sont ici, les gars qui font des sacrifices et se privent de choses pour le bien des autres.»

Rowan Barrett, qui a été le meilleur pointeur du Canada contre les Sud-Coréens, avec 22 points, a souligné que les autres joueurs canadiens sont sur la même longueur d'ondes.

«Nous sommes tous unis, a dit Barrett. Nous soutenons notre entraîneur dans sa décision. L'unité est totale au sein de notre équipe.»

Barrett s'est demandé si Dalembert, qui est né à Haïti mais est officiellement devenu citoyen canadien l'été dernier, savait dans quoi il s'embarquait quand il a accepté de porter l'uniforme rouge et blanc.

«Ce n'est pas le réseau universitaire canadien, ni la NCAA ou la NBA, a noté Barrett. C'est du basket international. C'est complètement autre chose. Je ne suis pas sûr que tout le monde a

nécessairement les outils pour comprendre vraiment ce que ça implique, pour réaliser à quel point c'est éreintant... avec quatre matchs en cinq jours, huit en neuf.

«C'est exigeant physiquement, mais ça l'est encore plus mentalement. Au bout du compte, nous pensons tous au drapeau. Nous représentons notre pays.»

Une journée après avoir disputé un match amorphe dans une défaite de 86-70 contre la Slovénie, mardi, les Canadiens ont fait pire encore contre les Sud-Coréens, qui cherchaient à créer la surprise. Le Canada a tiré de l'arrière pendant la majorité de la rencontre, et avait un déficit de 77-67 avec 2:03 à jouer.

Jermaine Anderson a toutefois sonné la charge pour le Canada, et donné à l'équipe sa première avance de la journée à l'aide d'un panier de trois points alors qu'il restait 34 secondes à faire.

«Pour une raison quelconque, le match contre la Slovénie et la première demie contre la Corée, nous n'étions pas calmes, les gars n'étaient pas eux-mêmes, a dit Rautins. On dirait qu'ils se sont retrouvés un peu en deuxième demie, en espérant que ça se poursuivra d'ici la fin.»

Une défaite aurait signifié l'élimination du Canada, qui tente de se qualifier pour les Jeux d'été pour la première fois depuis les Jeux de 2000, disputés à Sydney.

Les Canadiens profiteront d'une journée de congé avant d'affronter les tenaces Croates, vendredi. Ceux-ci ont remporté leurs deux matchs du tournoi rotation dans le groupe D.