Étrange journée, étrange tableau des meneurs. Personne n'avait imaginé un tel scénario après 36 trous à l'Omnium britannique.

Étrange journée, étrange tableau des meneurs. Personne n'avait imaginé un tel scénario après 36 trous à l'Omnium britannique.

Seule l'identité du meneur n'étonne pas trop. K.J Choi est l'unique joueur à avoir battu la normale, avec un total de -1.

«J'aime ce terrain, mon oeil s'adapte bien à chacun des trous», a-t-il affirmé par la voie de son interprète, hier en conférence de presse.

Comme le Coréen taciturne ne parle pas anglais, il attire moins l'attention que ne le justifie son 11e rang mondial.

Ce qui surprend, c'est le reste du tableau des meneurs. D'abord, à cause des noms qui y manquent. Pratiquement tous les 10 meilleurs au monde se sont écroulés. La moitié d'entre eux ont raté le couperet. Seuls Adam Scott (+4, 16e) et Sergio Garcia (+5, 22e) restent dans la course.

Et ensuite, ce qui surprend encore plus, c'est le retour inattendu de deux anciennes vedettes: Greg Norman et David Duval.

Anciens champions de l'Omnium et anciens numéros 1 au monde, ils ont profité de l'absence de Tiger Woods pour mieux retourner sous les projecteurs.

Après deux rondes, Norman reste à égalité avec la normale. «Mes attentes étaient pratiquement nulles en me rendant ici. J'ai joué très peu de golf récemment», a avoué l'Australien de 53 ans, qui revient d'une lune de miel avec Chris Evert, ancienne championne de tennis.

Grâce à un coup roulé de 20 pieds au dernier trou, le Requin joindra Choi cet après-midi dans le dernier groupe. L'Omnium britannique est le majeur où il a remporté le plus de succès. Norman est un excellent joueur de vent, et ses nerfs semblent plus solides sur le gazon brun qu'à Augusta.

Malgré tout, il assure que ses attentes restent très basses. Mais Linn Strickler, son cadet, a laissé entendre le contraire hier à un reporter de Golf Magazine. «Greg l'a encore, son instinct compétitif. Suffit seulement de se dérouiller un peu.»

Autre revenant, David Duval. Son 69, hier, lui a permis de se hisser au quatrième rang, tout juste derrière Camilo Villegas, et à égalité avec six autres joueurs, dont le champion en titre Padraig Harrington, Jim Furyk, Rocco Mediate et Robert Allenbe.

En 1999, Duval interrompait pendant quelques mois la domination de Woods. C'était dans une autre vie. Sa victoire à l'Omnium britannique en 2001 est aussi sa dernière.

Dans 11 de ses 12 tournois cette année, il a raté les rondes finales. L'ancien numéro 1 a dégringolé du classement mondial. Il ne possède même plus assez de points pour y apparaître.

Duval passe la majorité de son temps au Colorado avec sa femme et leurs cinq enfants. Mais une partie de lui veut encore gagner. Et plus d'une fois.

«J'ai dit à ma femme que mon prochain trophée serait pour elle, et le suivant pour mes enfants», racontait-il hier aux journalistes.

Dernière surprise: Camilo Villegas. On ne doute pas du talent du Colombien de 26 ans. C'est seulement qu'il a failli ne pas participer au tournoi. Sa place, il l'a obtenue à la dernière minute quand Kenny Perry a préféré un tournoi de série B de Milwaukee au vénérable Omnium britannique.

Villegas attire beaucoup l'attention à cause de la flamboyance de ses vêtements et, auprès de certaines fans, à causes des formes qu'ils exhibent. Mais hier, il a prouvé qu'existe aussi Camilo le golfeur. Sa ronde de 65 est la meilleure du tournoi jusqu'à maintenant. Il a inscrit cinq oiselets à ses cinq derniers trous. Devant la foule au 18e, son coup d'approche a même frappé le fanion.

Une question demeure: à son premier Omnium britannique, saura-t-il rester assez patient et conservateur pour éviter les désastres? À suivre.