C'est dans la douleur que la Française Marion Bartoli, 10e tête de série, a remporté son match de quarts de finale contre la Japonaise Ai Sugiyama, hier, à la Coupe Rogers.

L'athlète de 23 ans s'est mise à boiter au milieu de la deuxième manche. Et elle a boité jusqu'à la fin du match. Ce qui ne l'a pas empêché de remporter la partie en deux manches de 6-2 et 6-3.

«Ça a été dur mentalement pour arriver à tenir et gagner le match en deux sets. (...) Il fallait absolument que je gagne en deux, et mentalement, quand on a tant de problèmes, ce n'est pas évident de s'accrocher», a raconté la 15e raquette mondiale après le match.

Le match a très bien commencé pour la Française. En première manche, Bartoli a rapidement pris l'avance 4-0. La joueuse n'est pas la plus fluide sur un court, mais elle a des coups puissants. Elle est l'une des rares à frapper son coup droit à deux mains. Et cela lui réussit bien, même si son style écope.

La Française a profité de la faiblesse de son adversaire au service. La Japonaise, 33e raquette mondiale, n'a pas conservé son service une seule fois en première manche.

Les joueuses se sont brisé chacune leur tour pour faire 6-2.

Fatigue et blessures

Le vent a tourné en début de deuxième manche. La Japonaise, une des vétérans du circuit à l'âge de 33 ans, a gagné trois points de suite pour faire 3-1. Bartoli avait baissé un peu de régime, mais s'est ressaisie pour faire 2-3. Elle a alors demandé l'intervention du soigneur.

«J'ai commencé à me sentir vraiment fatiguée, donc j'ai commencé à faire des crampes au niveau des mollets. Et en fait, à cause des crampes, je me suis tordu la cheville parce que mon muscle ne répondait plus bien, donc il n'a pas pu supporter ma cheville», a-t-elle raconté après le match.

À son retour sur le court, elle a gagné le point suivant... en boitant. Puis elle a reçu à nouveau des soins à la cheville droite. La Japonaise n'a pas saisi sa chance. Elle a bien fait courir Bartoli sur quelques points, mais sans réussir à la pousser à l'abandon. La Française a brisé Sugiyama pour faire 5-3, puis a remporté son service, non sans devoir courir encore un peu.

Bartoli a eu plusieurs ennuis de santé ces derniers temps. Le jour de la finale à Stanford, il y a deux semaines, elle s'est blessée à la hanche à l'entraînement. Elle a tout de même décidé de jouer, mais s'est inclinée contre la Québécoise Aleksandra Wozniak. À son premier match cette semaine, elle a peiné contre la Britannique Melanie South, 136e au monde. Après sa victoire, elle a raconté avoir attrapé un virus qui circulait dans les vestiaires.

La Française atteint pour la première fois une demi-finale d'un tournoi de cette importance (tiers 1). Elle affrontera la Slovaque Dominika Cibulkova en après-midi sur le court central. Cibulkova a surpris la Serbe Jelena Jankovic, deuxième tête de série, en quarts de finale.

Malgré sa blessure à la cheville, pas question d'abandonner, a-t-elle dit, hier. Selon les médecins du tournoi, ce n'est rien de grave. «J'espère pouvoir récupérer pour demain (aujourd'hui). Ce sera encore un match difficile parce que Dominika joue très bien en ce moment, mais bon, je l'ai déjà battue cette année (à Paris en février). Si j'arrive à bien récupérer, j'aurai ma chance en tout cas», a-t-elle affirmé.

La Française ne manque pas de confiance en elle. «Je sais que sur un jour donné je peux battre n'importe qui. Je l'ai prouvé.» L'an dernier, Bartoli a été finaliste à Wimbledon. «Je me rapproche d'un niveau qui m'avait permis l'an dernier de faire une finale de Grand Chelem», a-t-elle indiqué. Il faudra pour cela qu'elle se tienne loin des blessures.