Déjà toute jeune, Marylise Lévesque aimait montrer qu'elle était la plus forte dans un groupe. Pourtant, elle n'a rien d'un garçon manqué. N'empêche que son goût pour les sports musclés l'a menée jusqu'aux Jeux olympiques.

«J'ai toujours été très compétitive. Plus jeune, j'étais la seule fille du groupe avec mes deux frères et deux voisins. J'en suis venue à aimer tous les sports de contact.»

C'est la raison pour laquelle elle n'a pas hésité longtemps quand des camarades d'école l'ont invité à se joindre à eux au club de judo de La Pocatière.

«J'avais huit ans et j'ai immédiatement eu la piqûre. C'est un sport qui me permettait de montrer que j'étais plus forte que les autres.»

Ce n'est toutefois qu'à l'âge de 18 ans que l'athlète de Saint-Pacôme, dans le Bas-du-Fleuve, décide de prendre le judo au sérieux et elle vient s'installer dans la région de Montréal.

«Après un an de Cegep là-bas, j'ai pris la décision de poursuivre mes études dans la région de Montréal et de m'entraîner au club de Varennes. Puis en 2004, je me suis jointe au club Shidokan.»

Dès 2000, elle commence à prendre conscience de l'importance des Jeux olympiques en suivant ceux de Sydney, où elle reconnaît certains judokas.

«Quatre ans plus tard aux Jeux d'Athènes, je me suis dit que les prochains, j'allais les vivre, précise l'athlète de 25 ans. J'aurais pris ça comme un échec si je ne m'étais pas qualifiée pour Pékin.»

Seule femme au sein de l'équipe olympique canadienne de judo, elle a bien hâte de vivre son expérience olympique, elle dont la plus grande appréhension est de se faire sortir dès le premier tour.

«Je pratique le judo parce que j'aime ça. Je veux donc être fière de moi et faire de mon mieux à chaque combat. Je me suis entraînée dur pour me qualifier pour les jeux et je ne veux pas avoir de regrets. Je vise une 7e place, ce qui est un objectif réaliste» mentionne Lévesque, qui s'est classée 9e au Championnat du monde l'an dernier dans la catégorie des 78 kg et qui a remporté une médaille de bronze aux Jeux panaméricains l'an dernier.

«Présentement, je travaille à améliorer ma technique. Je me concentre sur les petits détails, la finition, la précision des techniques que je connais bien.»

Conciliation études et sport

Diplômée en technique de soins infirmiers, Lévesque est inscrite au baccalauréat en sciences infirmières au campus de Longueuil de l'Université de Sherbrooke depuis 2003. Elle trouve important de concilier les études et le sport.

«J'estime qu'il est important de garder mon cerveau actif. Ca me permet de garder mon équilibre» souligne-t-elle. Ainsi, elle entend compléter son diplôme d'infirmière même si elle veut poursuivre sa carrière de judoka jusqu'aux Jeux de 2012 à Londres.

Avant de se tourner vers les soins infirmiers, Lévesque avait songé à entreprendre des études pour enseigner au primaire et préscolaire. Mais elle a vite déchanté.

«Un été, je me suis trouvé un emploi qui consistait à m'occuper d'enfants à un terrain de jeux et j'ai vite réalisé que je n'avais pas la patience pour être constamment avec des enfants.»

Avec un horaire aussi chargé que le sien - les études et 18 heures d'entraînement par semaine principalement en soirée -, Lévesque n'a pas toujours le temps de côtoyer ses amis ou de s'adonner à de nombreux divertissements.

«J'apprécie la solitude, revenir à la maison et me relaxer, dit-elle. Quand j'ai l'occasion, j'aime descendre chez mes parents. C'est super relaxant.»

Lors de ses déplacements pour les compétitions, Lévesque lit beaucoup.

«J'adore la série Les Chevaliers d'émeraude.»

A Pékin, elle pourra compter sur les encouragements de sa soeur aînée Virginie qui fera le voyage.

«Elle a toujours dit que lorsque sa petite soeur irait aux Jeux olympiques, elle serait là pour la voir.»