Serena Williams tentera samedi de détrôner sa soeur aînée, Venus, tenante du titre et quadruple championne à Wimbledon, dans une finale incertaine.

À bientôt 27 ans, Serena est une joueuse plus complète. «Elle a tous les coups. Impossible de parier contre elle», reconnaît Venus, 28 ans.

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En six finales de Grand Chelem contre sa cadette, Venus n'a gagné que la première, à l'US Open en 2001, avant cinq échecs dans les deux années suivantes. Alors qu'elle ne s'est imposée qu'aux États-Unis et en Angleterre, Serena a empoché tous les Grand Chelem (8 titres), dont deux Wimbledon aux dépens de sa soeur (2002 et 2003).

Leur début de saison semble confirmer le pronostic: Serena a emporté trois des sept tournois auxquels elle a pris part, quand son adversaire n'a pu faire mieux qu'une demi-finale à Bangalore... perdue contre sa soeur.

Mais Wimbledon n'est pas un rendez-vous comme les autres pour Venus. C'est sur le gazon que s'exprime le mieux sa puissance et son efficacité au service. En onze participations, elle est entrée six fois en finale, y gagnant quatre de ses six titres en Grand Chelem. En 2005 et 2007, elle s'est imposée alors que personne ne l'attendait, arrivant sans avoir rien réussi de notable dans les mois précédents, après des périodes de blessures.

Venus ne pense pas que son bilan défavorable en Grand Chelem puisse peser psychologiquement: «Dans cette série de finales, elle était tout simplement meilleure que moi sur un jour donné. Elle était au sommet, moi je sortais de deux ans où j'avais tout gagné (ndlr: 4 Grands Chelems sur huit disputés). J'étais fatiguée.»

En double aussi

Serena, elle, ne s'attardera pas sur les quatre titres londoniens de sa soeur sur le gazon anglais: «Regardons juste les titres de Grand Chelem. C'est ce qui compte...» Elle en a gagné deux de plus que Venus.

«Tant que je suis dans le tableau, je ne reconnaîtrai jamais qu'une autre joueuse est favorite», répondait-elle en début de tournoi à une question sur les chances de cinquième sacre de Venus. «Je veux tout ce que ma soeur a eu. Elle a gagné un tournoi? Je le veux désespérément. Je veux vraiment, vraiment, vraiment, gagner» dimanche.

Leurs duels ont rarement été accrochés, parfois expéditifs (6-2, 6-4 lors du premier US Open) et n'ont pas accouché de «classiques».

Mais après la retraite de Justine Henin et la faillite des autres favorites, sans avoir perdu le moindre set, leur parcours confirme la constance de leur présence au sommet du tennis féminin sur près d'une décennie.

Sur les neuf dernières finales de Wimbledon, une seule s'est jouée sans une représentante de la famille Williams. Samedi soir, à elles deux, elles compteront 23 finales de Grand Chelem depuis 2000. Leur hégémonie du moment est encore confirmée par leur participation à la finale du double dimanche.

«C'est pour cela que nous avons été programmées», explique Venus. Le «programmateur», leur père Richard, est rentré aux États-Unis après les demi-finales de ses filles jeudi. Il n'assistera pas à ce nouveau duel fratricide.