Les probiotiques pourraient être inutiles et même nuisibles, selon deux nouvelles études.

La première étude indique que le tube digestif refuse d'être colonisé par les probiotiques habituels, qui ne font donc que passer. La deuxième étude prévient que la prise de probiotiques en contrepartie à des antibiotiques pourrait retarder le retour à la normale du microbiote intestinal (la flore intestinale) et des gènes du tube digestif.

Lors de la première étude, les chercheurs de l'Institut Weizmann de la science, en Israël, ont examiné le microbiote intestinal de base de 25 volontaires. Quinze d'entre eux ont ensuite été divisés en deux groupes : un qui a pris des probiotiques courants et l'autre un placebo. Les scientifiques ont découvert que le tube digestif de certains participants a tout simplement refusé de laisser les probiotiques s'implanter.

Vingt et un bénévoles ont pris des antibiotiques pour la deuxième étude, avant d'être répartis en trois groupes : un dont on a laissé le microbiote intestinal se rétablir naturellement, un qui a pris les mêmes probiotiques que lors de la première étude et le troisième à qui on a redonné le microbiote intestinal prélevé avant les antibiotiques.

La prise de probiotiques a empêché le retour à la normale du microbiote intestinal et des gènes du tube digestif pendant des mois après la prise des antibiotiques. En comparaison, tout était rentré dans l'ordre au bout de quelques jours chez le troisième groupe.

Les chercheurs ont prévenu par voie de communiqué que « contrairement au dogme populaire selon lequel les probiotiques sont sans danger et bénéfiques pour tous, ces résultats révèlent un nouvel effet secondaire néfaste de l'utilisation de probiotiques avec des antibiotiques qui pourrait même avoir des conséquences à long terme ».

Santé Canada a lancé en 2016 une consultation en ligne afin de revoir les lois qui encadrent notamment les produits de santé naturels, dont les probiotiques. Selon Statistique Canada, les revenus de l'industrie des aliments fonctionnels et des produits naturels se sont chiffrés à 11,3 milliards en 2011.

Les études sont publiées par le journal scientifique Cell.