Une difficulté à identifier les odeurs pourrait permettre aux médecins de suivre l'évolution de la maladie d'Alzheimer chez leurs patients, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'Université McGill.

Les dommages causés au cerveau par la maladie d'Alzheimer progressent parfois depuis vingt ans avant l'apparition des premiers symptômes, d'où la nécessité d'identifier de nouvelles façons de détecter la présence de la maladie dès que possible afin d'atténuer ensuite la sévérité de ces symptômes.

Quelque 300 sujets ayant un âge moyen de 63 ans et dont un parent avait souffert de la maladie d'Alzheimer ont participé à cette recherche. Une centaine d'entre eux ont aussi accepté de se soumettre régulièrement à des ponctions lombaires afin de mesurer la présence de protéines associées à la maladie d'Alzheimer dans leur liquide céphalorachidien.

Tous les participants ont dû «gratter» des tests pour identifier des odeurs comme la gomme à mâcher, l'essence ou le citron. Les chercheurs ont constaté que ceux qui peinaient le plus à les identifier étaient aussi ceux chez qui les marqueurs biologiques de la maladie d'Alzheimer étaient les plus évidents.

La doctorante Marie-Élyse Lafaille-Morgan a expliqué que cette association n'est pas étonnante, puisque la structure du cerveau qui contrôle l'odorat et une autre associée à la mémoire et à l'identification des odeurs sont parmi les premières à être endommagées par la maladie d'Alzheimer.

Les chercheurs préviennent toutefois que les problèmes d'odorat ne sont pas nécessairement dus à la maladie d'Alzheimer et que d'autres recherches seront nécessaires.

Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal scientifique Neurology.