Quelque 570 cliniques aux États-Unis proposent des soins basés sur des cellules souches qui n'ont pas été autorisés par l'Agence américaine des médicaments, la FDA, ont déterminé des chercheurs dont l'étude est publiée jeudi.

Plus de 350 entreprises sur le territoire américain leur vendent directement ces soins, révèle l'enquête dont les résultats paraissent dans la revue Cell Stem Cell.

La Californie est l'État où le plus de cliniques vendent ces traitements, dont 18 à Beverly Hills, le quartier nanti de Los Angeles. Les chercheurs en comptent 104 en Floride, 71 au Texas et 21 dans la ville de New York.

Pour 61 % des procédures proposées en clinique, les cellules souches sont dérivées de la graisse et pour 48 % des cliniques, elles proviennent de la moelle osseuse.

Seulement 1 % utilisent des cellules souches pluripotentes fabriquées en laboratoire à partir de cellules adultes et une seule clinique propose des cellules souches embryonnaires.

«Ce marché explose devant nos yeux et je ne pense pas qu'on était conscient de son étendue et de sa taille», note Leigh Turner, co-auteur et membre du Centre de bioéthique de l'Université de Minnesota.

«Des réglementations devraient exister pour ce marché et on peut s'interroger sur le fait de savoir comment cette activité a pu connaître un tel essor aux États-Unis où des traitements basés sur les cellules souches et les instruments médicaux qui les produisent sont supposés être réglementés par les autorités dont notamment la FDA», s'interroge-t-il.

Selon les chercheurs, ce phénomène pourrait avoir un impact négatif auprès du public concernant la recherche sur les cellules souches, dont le potentiel médical est jugé prometteur pour régénérer des tissus et des organes, ou encore pour traiter des cancers.

Les sociétés font la promotion de ces traitements qui restent expérimentaux, pour des blessures orthopédiques, de la moelle épinière, des troubles neurologiques, pulmonaires ainsi que pour des maladies cardiaques et même pour des interventions cosmétiques, ont-ils expliqué.

«Dans quasiment tous les États (...) il est possible d'avoir accès localement à ces thérapies» et il n'est plus nécessaire d'aller par exemple au Mexique, a déterminé Paul Knoepfler, un chercheur sur ces cellules souches à l'Université de Californie à Davis et à l'hôpital Shriners des enfants, principal co-auteur.

«Je pense que cela traduit un changement par rapport au tourisme médical typique en quête de soins avec des cellules souches» observé précédemment, souligne-t-il.

Pour le Dr Knoepfler et Leigh Turner, ce travail devrait servir de base pour de futures études sur les entreprises qui se livrent à de la promotion commerciale directe des interventions avec des cellules souches.