Les voyageurs revenant de zones affectées par le virus Zika doivent s'abstenir d'avoir des relations sexuelles ou bien se protéger pendant «au moins huit semaines», et non plus seulement quatre, a annoncé mardi l'OMS.

Dans ses nouvelles recommandations pour la prévention de la transmission sexuelle du virus Zika, l'Organisation mondiale de la santé ajoute que les personnes devront même attendre «six mois si le partenaire masculin présente des symptômes».

«Le temps de veiller à ce que l'infection ait disparu du corps et que le virus ne puisse pas être transmis (...) au partenaire», a expliqué aux médias un porte-parole de l'OMS, Christian Lindmeier.

Le virus Zika est associé en Amérique latine à une explosion de microcéphalies, une malformation grave et irréversible se caractérisant par une taille anormalement petite du crâne, ainsi qu'à des maladies neurologiques chez les adultes, dont le syndrome de Guillain-Barré.

Le moustique Aedes aegypti est considéré comme étant le vecteur principal de transmission du virus Zika, mais «des preuves de plus en plus nombreuses ont montré que la transmission par voie sexuelle est possible», indique l'OMS dans le document qu'elle a publié mardi.

Les scientifiques ignorent encore combien de temps le virus peut subsister dans le sperme. Il a été détecté 62 jours après la guérison d'un homme de 68 ans, la plus longue période observée à ce jour.

L'OMS maintient ses autres recommandations en matière de risque de transmission sexuelle du virus Zika.

Les partenaires sexuels des femmes enceintes vivant dans des régions où la transmission locale du virus Zika est avérée ou revenant de ces régions doivent «adopter des pratiques sexuelles à moindre risque ou s'abstenir de toute activité sexuelle pendant toute la durée de la grossesse».

En outre, tous les patients infectés et leurs partenaires sexuels (en particulier les femmes enceintes) doivent recevoir des préservatifs et être informés «sur les mesures contraceptives et les pratiques sexuelles à moindre risque», selon l'OMS.

L'organisation demande aussi que les femmes ayant eu des relations sexuelles non protégées et qui ne souhaitent pas être enceintes en raison des inquiétudes liées au virus Zika puissent «accéder facilement à des services de contraception d'urgence».

Le virus est actuellement actif dans une soixantaine de pays, mais le Brésil, où vont se dérouler les Jeux olympiques 2016, est le pays le plus touché au monde.