Le coût de l'insuline, un médicament vital pour certains diabétiques, a plus que triplé entre 2002 et 2013 aux États-Unis, selon une recherche publiée mardi.

Le coût annuel de ce traitement pour un malade est ainsi passé de 231 à 736 dollars, ont déterminé les auteurs de cette nouvelle analyse parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Cette envolée reflète la hausse des prix d'un millilitre d'insuline qui a grimpé de 197 %, passant de 4,34 dollars à 12,92 dollars, durant la même période.

Cette hausse est tellement importante depuis surtout 2010, que les dépenses en insuline par diabétique sont plus élevées désormais que pour tous les autres traitements contre le diabète réunis.

Le montant annuel dépensé par chaque malade pour les autres médicaments antidiabétiques a chuté de 16 %, tombant de 600 à 502 dollars.

Question de vie ou de mort

« Ce plus que triplement du coût de l'insuline depuis dix ans est alarmant, car c'est à la fois un fardeau pour les malades et les assurances maladies », a jugé le Dr William Herman, professeur d'épidémiologie à la faculté de santé publique de l'Université du Michigan, coauteur de cette recherche.

« L'insuline est vitale, car certaines personnes souffrant de diabète juvénile (type 1) meurent sans cette hormone », a-t-il déploré, ajoutant que certaines personnes n'avaient pas les moyens de la payer.

Ces chercheurs ont analysé des informations de près de 28 000 diabétiques qui proviennent d'une banque de données du ministère américain de la Santé.

Environ un diabétique sur quatre utilise de l'insuline aux États-Unis et les deux tiers prennent un comprimé pour contrôler leur glycémie.

Les personnes souffrant de diabète de type 1, qui est congénital, doivent avoir plusieurs injections d'insuline par jour pour éviter les effets dévastateurs sur l'organisme de taux élevé de glucose dans le sang.

Quant à ceux atteints de diabète adulte (type 2), souvent lié à l'obésité, les médecins prescrivent de l'insuline après que toutes les autres approches eurent échoué à faire baisser le taux de sucre dans le sang comme une perte de poids, davantage d'exercice physique et des médicaments.

Cette étude risque de relancer le débat national sur la forte hausse du coût des médicaments aux États-Unis ces dernières années.

En 2015, Turing Pharmaceuticals avait fait scandale en augmentant du jour au lendemain un médicament commercialisé depuis les années 50, le Daraprim, de plus de 5000 % (de 13,50 dollars le comprimé à 750 dollars).

Hillary Clinton, favorite à l'investiture démocrate dans la course à la Maison-Blanche, avait alors promis de combattre ces pratiques. Turing était revenu sur sa décision sous le feu des protestations.

Plus de 29 millions d'Américains (9,3 % de la population) souffrent d'une forme de diabète, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Ce vaste marché potentiel a conduit de nombreuses firmes pharmaceutiques à se lancer dans le développement d'analogues de l'insuline humaine plus efficaces.