Le milliardaire et philanthrope américain Bill Gates et le ministre britannique des Finances ont annoncé lundi un plan de plusieurs milliards de dollars afin d'éradiquer la malaria, «le tueur le plus meurtrier du monde».

Trois milliards de livres (6,12 milliards $) seront versés sur cinq ans pour financer la recherche et soutenir les efforts pour venir à bout de cette maladie transmise par les moustiques, ont détaillé le ministre George Osborne et Bill Gates dans une tribune publiée par le quotidien The Times.

«Lorsqu'on parle de tragédie humaine, aucune créature ne cause autant de dévastation que le moustique», selon eux. «Nous croyons tous les deux qu'un monde sans malaria doit être l'une des priorités sanitaires mondiales», ont-ils insisté.

Chaque année pendant cinq ans, 500 millions de livres (1,12 milliards $) proviendront du budget britannique d'aide au développement, tandis que la Fondation Bill Gates versera, en 2016, 200 millions de dollars (environ 190 millions d'euros), qui seront suivis d'autres donations.

Selon le rapport de 2015 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la malaria dans le monde, environ 214 millions nouveaux cas de malaria ont entraîné la mort de quelque 438 000 personnes l'année dernière, alors que la malaria est une maladie dont on peut se protéger et qui peut être soignée.

La malaria tue surtout les enfants, ceux de moins de cinq ans représentant les deux tiers des décès, rappelle ce rapport.

Des progrès considérables ont été faits au cours de 15 dernières années dans les efforts pour contrôler la maladie, mais ils sont menacés par la résistance aux médicaments antimalariques et aux insecticides qui gagne du terrain, selon le rapport de l'OMS.

«Si de nouveaux insecticides ne sont pas lancés d'ici à 2020, la situation deviendra critique et le nombre de morts pourrait bondir», ont prévenu MM. Osborne et Gates, qui se disent «optimistes que l'on puisse éradiquer la malaria de (leur) vivant».

La malaria est l'un des principaux défis de santé publique dans le monde, avec plus de 40% de la population qui vit dans des régions à risque.