Un nouveau vaccin expérimental produit à partir d'ADN artificiel a induit une immunité complète contre le coronavirus Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) chez des singes, ont indiqué mercredi des chercheurs américains.

Il s'agit du dernier sérum montrant une solide efficacité contre MERS, ouvrant la voie potentiellement à la production d'un vaccin pour les humains dont pour l'heure aucun n'a été patenté.

Ce vaccin a été donné à des macaques rhésus six semaines avant de les exposer à ce coronavirus et ces derniers ont été totalement protégés, a précisé David Weiner, professeur de pathologie à la faculté de médecine Perelman de l'Université de Pennsylvanie (nord-est), principal auteur de cette étude publiée dans la revue Science Translational Medicine.

Ce vaccin a également généré des anticorps potentiellement protecteurs dans le sang de dromadaires suspectés d'être la source de la transmission du coronavirus MERS.

«La récente augmentation du nombre de cas de Mers en Corée du Sud, alors qu'il n'y a pas d'antiviraux ni de vaccins efficaces contre cette infection, a suscité une inquiétude grandissante», relève le Dr  Weiner. «Cette situation fait de la mise au point d'un vaccin contre Mers une importante priorité», souligne-t-il.

Ce vaccin pourrait réduire la transmission de personne à personne de ce coronavirus très contagieux et empêcher la propagation de l'infection en cas d'épidémie, permettant aussi de mieux protéger le personnel médical dans les hôpitaux, expliquent les chercheurs.

Ce vaccin synthétique est simple à produire et à distribuer.

Un autre vaccin expérimental qui utilise une protéine dont le coronavirus Mers se sert pour pénétrer dans les cellules et les infecter, développé par des chercheurs des Instituts nationaux américains de la Santé (NIH) mené par le Dr Barney Graham, a également produit de bons résultats chez des souris et des singes.

Il a fait l'objet d'une publication dans la revue britannique Nature fin juillet.

Le coronavirus Mers, une infection pulmonaire, est apparue en 2012 frappant surtout l'Arabie saoudite et dernièrement la Corée du Sud, avec plus de 180 cas confirmés d'infections dont 36 décès dans ce dernier pays.

À l'échelle de la planète, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 1368 cas confirmés depuis 2012, dont au moins 490 mortels.

Le virus du MERS est plus meurtrier mais moins contagieux que celui du SRAS, ou syndrome respiratoire aigu sévère, qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.

Le coronavirus Mers a un taux de mortalité d'environ 35%, selon l'OMS.