Une seule dose de vaccin pourrait offrir une protection aussi efficace que les deux ou trois doses actuellement recommandées contre les deux papillomavirus (HPV) qu'on retrouve dans 70% des cancers du col de l'utérus, selon une étude publiée mercredi.

Le cancer du col de l'utérus est à l'heure actuelle le 4e cancer le plus fréquent chez les femmes à l'échelle mondiale, avec une recrudescence dans les pays en développement.

Si les résultats de l'étude  sont confirmés, «cela pourrait réduire les coûts de vaccination» des jeunes filles «dans les pays les moins développés du monde où surviennent plus de 80% des cas de cancer du col de l'utérus» souligne le Dr Aimée Kreimer, de l'institut national américain du cancer (NCI), l'un des coauteurs de l'étude publiée dans la revue médicale The Lancet Oncology.

L'étude a porté uniquement sur le vaccin Cervarix commercialisé par le laboratoire GSK. Un autre vaccin, le Gardasil produit par le laboratoire Merck et commercialisé par la coentreprise franco-américaine Sanofi Pasteur MSD, est également largement utilisé à l'heure actuelle dans le monde et notamment en France où les autorités recommandent depuis 2014 deux injections et non plus trois comme c'était le cas auparavant.

Les chercheurs se sont appuyés sur deux vastes essais cliniques, l'un réalisé sur 7500 femmes au Costa Rica âgées de 18 à 25 ans et l'autre sur 18 500 femmes âgées de 15 à 25 ans recrutées en Amérique, en Europe et en Asie-Pacifique.

Dans ce dernier essai, réalisé en double aveugle, toutes les femmes devaient recevoir soit le vaccin Cervarix, soit un vaccin contre l'hépatite A en trois doses, mais 543 d'entre elles dans le groupe Cervarix n'ont finalement reçu qu'une seule dose, la suite de la vaccination ayant été abandonnée en raison d'une grossesse.

En vérifiant la santé des jeunes femmes quatre ans après les injections, les chercheurs montrent que la protection conférée par le vaccin Cervarix contre les infections par les virus HPV 16 et 18 était sensiblement la même qu'elles aient reçu une ou trois doses.

L'essai mené au Costa Rica a lui aussi montré que la protection était quasiment identique au bout de 4 ans chez les femmes ayant reçu une, deux ou trois doses.

Les chercheurs dirigés par Cosette Wheeler de l'Université de New Mexico reconnaissent que de nouvelles études seront nécessaires pour confirmer leurs résultats avec des groupes de femmes plus importants et sur des durées plus longues.

Les infections à HPV 16 et 18 sont à l'origine de condylomes (aussi appelés verrues génitales, crête de coq...)  et de lésions précancéreuses qui au bout de plusieurs années peuvent évoluer vers des cancers du col de l'utérus, mais également vers des cancers anaux ou de la gorge.

La plupart des pays recommandent de vacciner les jeunes filles entre 9 et 12 ans, avant leur première relation sexuelle. Certains pays recommandent également la vaccination des jeunes garçons.

En  France,  des plaintes ont été déposées en 2014 contre Sanofi Pasteur MSD accusant son vaccin d'être à l'origine de la survenue de maladies auto-immunes, en particulier de  cas de sclérose en plaques (SEP) parmi les vaccinées.