Un nouveau test rapide et peu coûteux pour détecter le paludisme, maladie tropicale qui coûte la vie à 600 000 personnes par an, a été mis au point par des chercheurs de Singapour et des États-Unis, ont-ils annoncé dimanche.

«Notre système offre un niveau élevé de sensibilité (...), est moins sujet à l'erreur humaine, utilise un faible volume de sang (...), requiert peu de préparation, peut être utilisé sur le terrain et a un coût très faible par test (moins de 10 cents)», ont affirmé ces universitaires.

Dans un article publié par la revue Nature Medecine, ils expliquent avoir mis au point une «nouvelle technique» pour détecter «rapidement» la présence de globules rouges infectés par le parasite Plasmodium falciparum, responsable du paludisme, par relaxométrie par résonance magnétique nucléaire (RMN), une méthode cousine de l'IRM.

«Compte tenu de ces avantages, nous pensons que [cette technique] peut être une alternative aux diagnostics traditionnels de la malaria (...)» soulignent encore les chercheurs du Centre Singapore-MIT alliance for research and technology (SMART) et du MIT américain.

La relaxométrie par résonance magnétique nucléaire (RMN) est une technologie récente, de pointe et qui utilise des composants coûteux, mais il est possible de fabriquer pour moins de 2000 dollars des versions plus petites et faciles à utiliser de ces appareils, selon ces chercheurs.

Le développement de tests à la fois rapides, sensibles et fiables pour détecter la malaria est un point clé pour la lutte contre cette maladie dont on enregistre plus de 200 millions de cas chaque année, selon une estimation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour 2012.

L' OMS estime même que ces tests rapides sont un «élément essentiel» car ils permettent un diagnostic dans des zones où il n'est pas possible d'avoir de bonnes analyses de laboratoire.

Dans une évaluation effectuée sur différents tests de diagnostics rapides dépistant des antigènes disponibles sur le marché, l'OMS notait en 2011 des performances «en amélioration» mais avec d'énormes variations dans la fiabilité lorsque la densité des parasites dans le sang des personnes infectées était faible.

Bien qu'étant une maladie évitable et dont on guérit, le paludisme a causé 627 000 décès en 2012, en majorité des enfants africains de moins de cinq ans, selon les estimations de l'OMS.

Plus de 57 % de la population d'Afrique subsaharienne vit toujours dans des régions à risque, élevé ou modéré, de contracter le paludisme.