Une nouvelle option de traitement pour réduire le risque de récurrence de cancer du sein précoce chez des jeunes femmes après l'ablation d'une tumeur, s'est avérée plus efficace que la thérapie standard, selon les résultats de deux essais cliniques internationaux publiés dimanche.

Cette recherche montre que l'Exémestase, un traitement adjuvant du cancer du sein agressif, combiné à une suppression de la production hormonale des ovaires, réduisait de 34 % le risque de réapparition de la tumeur et de 28 % d'une forme invasive.

Depuis des années, le Tamoxifen est le traitement de choix contre les cancers du sein précoces dépendant de l'oestrogéne pour leur croissance, précisent ces chercheurs qui ont présenté cette étude jugée importante à la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) réunie ce week-end à Chicago (Nord).

L'Exémestane s'emploie souvent pour le traitement des cancers du sein avancé dépendant de l'oestrogène chez des femmes ménopausées naturellement ou artificiellement après l'échec du tamoxifen qui bloque le mécanisme de production de cette hormone.

«Nos résultats indiquent que l'Exémestane est supérieur au Tamoxifen quand il est prescrit avec une suppression de la fonction ovarienne», a déclaré la Dr Olivia Pagani, directrice clinique de l'unité cancer du sein à l'Institut d'Oncologie de Suisse du sud à Bellinzona, qui a dirigé cette étude.

Elle a toutefois noté «l'importance d'un suivi plus long de ces jeunes femmes pour évaluer leur survie et tout effet secondaire à long terme ainsi que leur fertilité.»

Commentant ces résultats, le président de l'ASCO, le Dr Clifford Hudis,a relevé que «le Tamoxifen a été pendant des décennies le traitement de choix --de ces cancers précoces du sein, ndlr-- et offre des bienfaits importants, mais désormais avec la suppression de la fonction ovarienne, les médicaments comme l'Exémestase permettent une réduction supplémentaire du risque de récurrence de la tumeur».

Ces chercheurs ont analysé les résultats de deux essais cliniques dit TEXT et SOFT menés dans 27 pays et qui comptaient 4690 femmes dont la moyenne d'âge était de 43 ans.

La moitié des participantes choisie au hasard a été traitée avec de l'Exémestase plus une suppression de la fonction ovarienne tandis que l'autre groupe a pris du Tamoxifène combiné aussi à une suppression de la production hormonale des ovaires et ce pendant pendant cinq ans.

La survie à cinq ans sans réapparition du cancer a été de 91,1 % dans la cohorte traitée avec l'Exémestase contre 87,3 % dans le groupe témoin, ce qui représente une réduction relative de 28 % du risque.

Les essais cliniques ont été notamment financés par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) ainsi que par le groupe pharmaceutique américain Pfizer, qui produit l'Exémestase, et le laboratoire français, Ipsen.

Ce dernier commercialise le Decapeptyl (triptorelin) un puissant inhibiteur de la sécrétion hormonale des ovaires et des testicules.

Un autre essai clinique également présenté dimanche à l'ASCO a montré que le fait de prendre du Lapatinib (Tykerb) avec du Trastuzumab (Hercipin), ne faisait aucune différence dans la survie à quatre ans chez des femmes traitées chirurgicalement d'une tumeur cancéreuse du sein.

Le Lapatinib commercialisé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline prive les cellules tumorales des signaux nécessaires à leur croissance.

L'Herceptin du laboratoire helvétique Roche, un traitement ciblé, neutralise une protéine appelée HER2 qui stimule la croissance des cellules cancéreuses.