Après une réunion d'urgence mardi sur le coronavirus MERS, l'OMS n'a pas jugé nécessaire de déclarer un état «d'urgence de santé publique de portée globale», en l'absence de preuves sur une transmission du virus de l'homme à l'homme.

«La gravité de la situation a augmenté en termes d'impact sur la santé publique», a toutefois estimé le Comité d'urgence, cité dans un communiqué mercredi de l'Organisation mondiale de la santé, une agence de l'ONU.

Le Comité a relevé l'augmentation importante du nombre de cas, la faiblesse des actions de prévention et de contrôle de l'infection.

Il demande notamment que cette politique de prévention soit appliquée dans tous les pays et en particulier dans ceux où des cas ont été enregistrés.

L'OMS demande que des actions d'information soient intensifiées à l'intention des professionnels de la santé, mais aussi du public et que chaque cas fasse l'objet d'une enquête approfondie d'environnement pour essayer de comprendre comment la contamination a eu lieu.

Cette réunion avait été convoquée suite à la récente hausse du nombre de cas dans différents pays.

La précédente réunion avait eu lieu en décembre. Le coronavirus MERS est considéré comme un cousin, plus mortel, mais moins contagieux, du virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.

Comme lui, il provoque une infection des poumons, et les personnes touchées souffrent de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires. À la différence du SRAS, il génère aussi une défaillance rénale.

Il n'existe pour l'heure aucun traitement préventif contre le coronavirus MERS.

Selon le dernier bilan de l'OMS publié mercredi, depuis septembre 2012, 496 cas de coronavirus MERS ont été confirmés dans le monde.

L'Arabie saoudite est le pays le plus touché, avec 152 morts liées à la maladie dans le royaume depuis son apparition en 2012.

Environ 30 % des cas ont été mortels, selon le centre américain pour la prévention et le contrôle des maladies.

La transmission du virus pourrait se faire par les chameaux, selon les recherches, mais cette hypothèse n'est pas officiellement confirmée.

En plus de l'Arabie Saoudite, des cas d'infection ont été recensés dans 12 pays depuis décembre 2013: Égypte, Grèce, Jordanie, Koweït, Liban, Malaisie, Oman, Philippines, Qatar, Émirats Arabes Unis, Yemen et les États-Unis, mais la majorité des personnes touchées avaient voyagé ou travaillé en Arabie saoudite récemment.

Il y avait eu avant la fin 2013 des cas recensés en Tunisie, Bahrein, France, Allemagne, Italie et aux Philippines.

Une nouvelle session du Comité aura lieu dans quelques semaines, a indiqué à la presse Keiji Fukuda, directeur général adjoint à l'OMS.

Mercredi, les autorités de santé des Pays-Bas ont annoncé un premier cas de coronavirus sur une personne ayant voyagé en Arabie Saoudite. Le cas a été détecté mardi et il est maintenu en stricte isolation dans un hôpital à La Haye. Sa condition est stable, selon les responsables néerlandais qui recherchent toutes les personnes avec qui il a été en contact.