Le groupe pharmaceutique britannique GSK a annoncé mardi qu'il allait solliciter un premier feu vert scientifique européen pour son vaccin anti-paludisme destiné aux enfants d'Afrique sub-saharienne, après des essais qualifiés d'«encourageants».

Plusieurs candidats vaccins sont en concurrence contre la malaria, maladie transmise par les moustiques qui tue 655 000 personnes par an, principalement des enfants africains de moins de cinq ans. Celui mis au point par GSK, baptisé «RTS,S» est le plus avancé.

La firme britannique a annoncé avec son partenaire humanitaire Malaria Vaccine Initiative (MVI - soutenu par la fondation Bill et Melinda Gates) les premiers résultats de son essai avancé, dit de phase 3, portant sur plus de 15 000 enfants, à l'occasion d'une conférence sur le paludisme à Durban (Afrique du sud).

«L'efficacité du vaccin a été de 46% pour les jeunes enfants (âgés de 5 à 17 mois lors de la première vaccination) et 27% pour les nourrissons» âgés de 6-12 semaines à la première vaccination, sur une période de 18 mois, a affirmé à l'AFP le principal chercheur en charge de cet essai, le Dr Lucas Otieno (Kenya Medical Research Institute/Walter Reed Project), qui juge «encourageants les résultats obtenus jusqu'à présent dans cet essai».

«L'essai se poursuit et nous espérons avoir plus d'informations sur la protection à long terme (fourni par ce vaccin, ndlr) dans le courant de 2014», et «nous allons évaluer l'incidence d'une dose de rappel administrée 18 mois après la vaccination» explique-t-il.

GSK prévoit désormais solliciter en 2014 un avis scientifique auprès de l'Agence européenne du médicament (EMA) pour ce vaccin spécialement développé pour des enfants d'Afrique sub-saharienne, et non pour être commercialisé en Europe.

En cas de recommandation positive, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait le recommander dès 2015, ce qui ouvrirait la voie à une diffusion en Afrique (principalement à travers l'Unicef et le programme humanitaire Gavi Alliance) à prix réduit, avec une marge de seulement 5%, d'après le groupe pharmaceutique.

GSK avait annoncé en mars de précédents résultats (de phase 2) relativement décevants, dans le New England Journal MEDICA (NEM) avec une protection de 43,6% la première année après la vaccination, tombant progressivement jusqu'à zéro après quatre ans.

Mais cet essai avait porté sur un faible nombre d'enfants et dans une région au Kenya qui a connu des variations dans les caractéristiques de l'épidémie de malaria, a expliqué le Dr Otieno.

L'essai de phase 3, lui, a été «mené dans 11 sites d'essais répartis dans 7 pays avec différentes intensités de transmission du paludisme», explique le chercheur.

Le paludisme est dû à un parasite, le Plasmodium, qui, transmis par les moustiques, provoque fièvre, maux de tête et vomissements et en l'absence de traitement peut entraîner rapidement le décès par troubles circulatoires.

Dans de nombreuses régions du monde, les parasites sont devenus résistants à plusieurs médicaments antipaludiques, ce qui renforce l'intérêt pour la mise au point d'un vaccin.