Des rats blessés à la moelle épinière et en grande partie paralysés remarchent normalement grâce à une stimulation électrique et chimique et au recours à un harnais robotisé, révèle une étude suisse publiée jeudi aux États-Unis et qui suscite un espoir pour l'homme.

Ces travaux publiés dans la revue Science datée du 1er juin et entamés il y a cinq ans à l'Université de Zurich «révèlent un profond changement dans notre compréhension du système nerveux central», selon leurs auteurs.

Ils soulignent toutefois ne pas être certains que «des techniques similaires de réhabilitation puissent être utilisées avec succès chez l'homme». Mais «la régénérescence des nerfs observée (chez ces rats) pointe vers de nouvelles méthodes de traitement de la paralysie», poursuivent-ils.

«Après deux semaines de neuroréhabilitation avec une combinaison de stimulation électrochimique et l'utilisation d'un harnais robotisé, nos rats dans cette expérience, non seulement se montraient prêts à marcher, mais ils se sont aussi très rapidement mis à courir, à monter les marches d'un escalier et à éviter les obstacles», explique le Dr Grégoire Courtine, président de la Fondation paraplégique internationale (IRP) et patron du département du traitement des blessures de la moelle épinière à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne.

«C'est la coupe du monde de neuroréhabilitation», poursuit celui qui est le principal auteur de cette étude, soulignant que «les rats de l'expérience sont devenus des athlètes alors que quelques semaines avant ils étaient complètement paralysés».

«Il s'agit dans ces cas d'une récupération à 100% des mouvements volontaires», insiste-t-il.