Environ 40% des policiers américains et canadiens souffrent de troubles du sommeil, susceptibles d'affecter leur santé, leurs performances et leur sécurité, ainsi que celle de la population, affirme une étude publiée mardi.

Ces policiers souffrent d'apnée du sommeil, d'insomnie ou de dérèglements biologiques liés au travail de nuit, précisent les auteurs de cette étude parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 21 décembre.

Au sein de la population américaine, entre 50 et 70 millions de personnes sont concernées par ces problèmes de sommeil et la plupart l'ignorent ou ne sont pas traités, indiquent les chercheurs.

«Les policiers travaillent souvent de longues heures et durant des permanences à rallonge, ce qui dans d'autres professions est lié à un risque accru d'erreurs, de blessures et d'accidents automobiles», relèvent-ils.

Selon des statistiques arrêtées en 2003, de plus en plus de policiers sont tués dans des accidents, en raison de la fatigue résultant probablement d'un manque de sommeil et d'un sommeil de mauvaise qualité, observent-ils.

Le Dr Shanta Rajaratnam, expert du sommeil à l'hôpital Brigham and Women de Boston a mené l'étude auprès de 4957 policiers aux États-Unis et au Canada.

Un problème de sommeil a été diagnostiqué chez 40,4% des participants. Dans 33,6% des cas, il s'agissait d'apnée, problème le plus fréquemment rencontré. Les policiers souffraient aussi d'insomnie (6,5%) et de troubles liés au travail de nuit (14,5%).

L'étude a montré que les pathologies du sommeil étaient liées à un risque accru de problèmes de santé. Ainsi, 10,7% des participants ont indiqué souffrir de dépression, contre 4,4% chez ceux sans trouble du sommeil.