Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a découvert une souche de gonorrhée résistante au traitement avec des antibiotiques, ont annoncé lundi des scientifiques lors d'une conférence de recherche sur les maladies sexuelles à Québec.

L'infection sexuellement transmissible, familièrement appelée chaude-pisse, est jusqu'à présent facilement traitable avec des antibiotiques. Cependant, sans traitement, elle peut provoquer la stérilité chez les femmes, des mictions douloureuses et un écoulement de pus à l'extrémité de la verge chez les hommes.

«C'est une découverte à la fois alarmante et prévisible», a indiqué Magnus Unemo, du «Laboratoire suédois de référence pour le pathogène neisseria».

«Depuis que les antibiotiques sont devenus le traitement de base pour la gonorrhée dans les années 40, cette bactérie a montré une capacité remarquable à développer des mécanismes de résistance à tous les médicaments présentés pour la combattre», a-t-il poursuivi.

Les détails de cette découverte doivent être dévoilés par Magnus Unemo et des collègues lors de la 19e conférence de la Société internationale pour la recherche sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) qui se déroule jusqu'à mercredi à Québec.

La découverte est si récente que les scientifiques restent flous sur l'ampleur de cette souche résistante dans le monde, mais elle pourrait s'étendre rapidement.

Selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ 700 000 personnes aux États-Unis seraient porteuses de la gonorrhée chaque année. Jusqu'à la moitié des femmes contaminées n'éprouvent aucun symptôme, tandis que les hommes découvrent les signes de l'infection entre deux et 30 jours.