Une nouvelle technique de pose par cathéter de bioprothèses valvulaires cardiaques semble aussi efficace qu'une chirurgie à coeur ouvert, ont affirmé dimanche des chercheurs américains lors d'un congrès de l'Institut américain de cardiologie.

Ces prothèses biologiques, confectionnées à partir de tissus bovins et implantées à l'aide de cathéter, sont déjà utilisées en Europe mais n'ont pas encore reçu l'aval de l'Agence américaine des médicaments (FDA).

Cette option, moins invasive que la chirurgie conventionnelle, semble prometteuse même si elle présente légèrement plus de risques de complications cardiovasculaires, ont expliqué ces chercheurs réunis à la Nouvelle-Orléans (sud est des Etats-Unis).

Leur étude a porté sur 699 patients d'un âge moyen de 84 ans, qui, de façon aléatoire, s'étaient fait poser une prothèse de valve cardiaque par cathéter ou avaient été opérés à coeur ouvert.

Tous souffraient d'une sévère sténose ou rétrécissement de l'aorte, une complication qui touche 9% des Américains âgés de plus de 65 ans. Sans traitement, la moitié de ces patients décèdent dans les deux ans.

Cette méthode dite TAVR (remplacement de la valve aortique par cathéter) utilise une prothèse fabriquée par la firme californienne Edwards Lifesciences. La prothèse comprend des agents anti-calcium pour lutter contre le rétrécissement aortique. Elle n'est pas encore disponible sur le marché américain mais est considérée comme «un outil d'investigation».

Les premiers résultats de l'étude montrent qu'un mois après l'intervention, le taux de mortalité est de 3,4% contre 6,4% pour ceux qui avait subi une chirurgie à coeur ouvert. Un an après l'intervention, les taux de survie des deux groupes de patients sont comparables.

Ceux qui ont reçu une prothèse de valve issue de tissus bovins présentent en outre moins de risques d'hémorragie (9,3% contre 19,3%) et moins de risques d'arythmie cardiaque (8,6% contre 16%).

Toutefois la méthode entraîne davantage de risques de «complications cardiovasculaires majeures» de risques d'un accident cérébrovasculaire.

Pour Craig Smith, principale co-auteur de l'étude, la pose d'une telle prothèse «est une excellente alternative à l'opération à coeur ouvert chez les patients à haut risque».

Cette méthode enfin entraîne moins de frais de réhospitalisation chez les patients les plus fragiles et accroît l'espérance de vie de 1,9 année.