Le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) est aussi efficace que prévu, selon une nouvelle étude internationale. Les souches que vise le vaccin sont responsables de 75% des cancers du col de l'utérus du type le plus courant et de 94% du type qui est au deuxième rang des plus courants.

«Nos résultats confirment ce qu'on savait déjà, mais avec une force statistique très grande», explique Silvia de Sanjos, de l'Institut catalan d'oncologie, à Barcelone, auteure principale de l'étude publiée dans le Lancet. «De plus, d'autres études ont montré que la couverture du vaccin maintient sa force pendant au moins huit ans. On arrive au seuil des dix ans qui ferait du vaccin un bon investissement de santé publique.»

L'étude a analysé 10 600 cas de cancer du col de l'utérus dans 38 pays, dont le Canada. En 2008, une étude avait utilisé des résultats préliminaires pour conclure que, dans le meilleur des cas, la vaccination contre le VPH, maladie transmise sexuellement, coûte de 35 000$ à 40 000$US par année de vie sauvée. L'étude concluait que le programme était rentable parce qu'il se situait sous la limite de 50 000$US par année de vie sauvée, mais est souvent citée par les opposants au vaccin.

Étude trop pointue?

À la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, qui considère que les sommes consacrées au vaccin seraient mieux utilisées dans de nouvelles campagnes de prévention et de dépistage précoce, la présidente, Régine Laurent, considère que la nouvelle étude est trop pointue pour changer cette prise de position. «Nous considérons que le vaccin va donner un faux sentiment de sécurité aux jeunes femmes, dit Mme Laurent. De plus, il semble que le vaccin réveille des souches dormantes.»

L'affirmation de Mme Laurent sur les souches dormantes provient d'une analyse réalisée par des médecins de l'île de la Réunion, qui n'a pas été soumise à un comité de lecture (peer review), mais est souvent citée par les opposants au vaccin. L'auteur principal de l'analyse, Philippe de Chazournes, s'était aussi illustré durant la vaccination contre la grippe A (H1N1), l'an dernier, en affirmant que les autorités avaient créé un climat de panique inutile et exagéré.