Un chercheur de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, vient de réaliser une importante découverte qui pourrait mener à la création d'un traitement contre le cancer du cerveau, qui touche environ 2 personnes sur 100 000 et dont chaque victime ne vit généralement pas plus d'un an.



Le Dr Gilbert Bernier, affilié à l'Université de Montréal, s'était déjà illustré sur la scène scientifique internationale l'an dernier en démontrant que le gène Bmi1 présent dans les cellules du cerveau joue un rôle important dans le processus de vieillissement de cet organe. Cette découverte s'est révélée importante notamment dans la lutte contre les maladies d'Alzheimer et de Parkinson.



Le Dr Bernier a poursuivi ses recherches sur ce gène aux propriétés multiples. Il a découvert entre autres choses que le gène Bmi1 est très présent dans certaines tumeurs cancéreuses du cerveau. Et récemment, il a prouvé que ce gène joue un rôle important dans la réparation de l'ADN des cellules cancéreuses. Ce rôle, expliqué plus en détail dans le dernier numéro du Journal of Neuroscience, n'est pas anodin.

«L'objectif de la radiothérapie est notamment de créer des cassures dans l'ADN des cellules cancéreuses, ce qui provoque leur mort. Mais les cancers du cerveau de type glioblastome multiforme sont résistants à la radiothérapie», explique le Dr Bernier.

Le gène Bmi1 est très présent dans les cellules cancéreuses du cerveau et facilite la reconstruction de leur ADN. Ce mécanisme nuit grandement à la radiothérapie. «Si on inactive le gène Bmi1, les cellules deviendront plus sensibles à la radiothérapie», explique le Dr Bernier.

Le chercheur espère donc trouver une molécule qui permettrait d'inactiver le gène Bmi1 afin que la radiothérapie devienne efficace. «Dans un monde idéal, si on trouve cette molécule, on pourrait augmenter notablement l'espérance de vie des patients. On pourrait même - et ce serait encore mieux - espérer les guérir», affirme le Dr Bernier.

Depuis 20 ans, aucun traitement n'a permis d'augmenter l'espérance de vie des personnes souffrant du cancer du cerveau. La majorité d'entre elles sont âgées de plus de 50 ans et meurent en moins d'un an.