Les femmes dont la ménopause survient jeune encourent un risque plus que double de souffrir d'une maladie cardiovasculaire, de crise cardiaque et d'attaque cérébrale ultérieurement dans leur vie, selon une étude publiée lundi.

Les auteurs de cette recherche définissent une ménopause précoce quand elle intervient avant l'âge de 46 ans de manière naturelle ou consécutivement à l'ablation chirurgicale des deux ovaires.

«Il est important que les femmes sachent qu'une ménopause précoce est un facteur potentiel de risque de maladie cardiovasculaire, première cause de mortalité chez les Américaines», souligne le Dr Melissa Wellons de l'Université d'Alabama (sud), principal auteur de cette communication, présentée à la 92e conférence annuelle de l'Endocryne Society réunie le week-end dernier à San Diego (Californie).

«Les femmes ménopausée jeunes peuvent agir plus énergiquement pour minimiser les autres facteurs de risque cardiovasculaire tels qu'un taux de cholestérol élevé et l'hypertension en faisant de l'exercice et en adoptant un régime alimentaire sain», souligne-t-elle.

Des recherches précédentes avaient établi un lien entre une ménopause précoce et une incidence plus élevée de maladies cardiovasculaires surtout chez les femmes blanches et les Européennes, relève le Dr Wellons.

Mais cette dernière étude a porté sur un groupe de femmes d'origine ethniques diverses. Sur les quelque 2500 participantes, environ 40% étaient blanches, 25% noires, 22% hispaniques et 13% américaines d'origine chinoise.

Au début de l'étude en juillet 2000, l'âge de ces femmes variait de 45 à 84 ans. Près de 28% ont fait part d'une ménopause prématurée, 446 de façon naturelle et 247 à la suite de l'ablation de leurs ovaires.

Les femmes non encore ménopausées dans le groupe qui n'avaient pas encore atteint l'âge normal de la ménopause, ont été comptabilisées avec les participantes n'ayant pas de ménopause prématurée.

Durant la période de suivi, les chercheurs ont traqué l'incidence de maladies cardio-vasculaire chez toutes ces femmes.

Aucune des participantes n'a souffert de ces maladies avant 55 ans. Au-delà, l'étude a montré que les femmes ayant été ménopausées plus jeune que la normale avaient plus de risque d'avoir un problème cardiovasculaire que celles ayant eu leur ménopause après 46 ans, sans que les auteurs de l'étude puissent en expliquer les raisons.

Le fait que ces femmes aient suivi ou continué à suivre un traitement hormonal de remplacement n'a pas affecté les résultats, ce qui fait qu'une ménopause prématurée est un facteur de risque spécifique propre.