L'ophtalmologiste Isabelle Brunette de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont et son équipe viennent de réaliser une importante découverte dans le domaine de la greffe de cornée. Les résultats de sa recherche, publiés dans la revue Investigative Ophthalmology and Visual Science, permettront de franchir un pas de plus vers l'établissement d'un processus de reconstruction de cornée par génie tissulaire, ce qui permettrait d'éliminer les longues listes d'attente.

Chaque année, des centaines de Québécois subissent des greffes de cornée. «C'est l'organe le plus greffé en Amérique du Nord. Et les besoins ne cessent d'augmenter depuis 10 ans», dit la Dre Brunette.

 

Au Québec, l'hôpital Maisonneuve-Rosemont a une banque où il conserve plusieurs cornées. Mais les listes d'attente pour obtenir une greffe sont tout de même très longues. «Et plus on attend, plus le potentiel de récupération visuel des patients s'atténue», ajoute la Dre Brunette.

Plusieurs raisons peuvent justifier le recours à une greffe de cornée. Les jeunes conducteurs qui subissent un accident de la route peuvent se retrouver avec des cornées abîmées. La greffe peut alors être essentielle pour retrouver la vision.

Les maladies de l'endothélium (la surface postérieure de la cornée) touchent aussi des dizaines de milliers de personnes en Amérique du Nord. Les patients qui sont atteints de ces maladies souffrent énormément. «Une couche de bulles se forme sous la surface de la cornée. C'est très douloureux. Ces patients deviennent aveugles. De plus, ils ont toujours l'impression d'avoir un grain de sable dans l'oeil ou un cil sous un verre de contact», explique la Dre Brunette.

L'ophtalmologiste a mené une étude afin d'optimiser le processus de greffe de cornée pour les personnes atteintes de maladies de l'endothélium. «On veut rendre la greffe de cornée accessible au plus grand nombre de patients possible, sans avoir à dépendre des longues listes d'attente des banques d'yeux», dit la Dre Brunette.

Cette dernière travaille déjà à un processus de greffe qui permettrait à une personne de reproduire elle-même sa cornée. «Nous n'aurions plus besoin d'avoir recours à la banque de cornées. Les listes d'attente disparaîtraient», dit la Dre Brunette.