Une équipe franco-belge a conçu et testé avec succès chez la souris un médicament qui renforce la puissance d'antibiotiques utilisés pour traiter la tuberculose, une découverte qui pourrait permettre de réduire les doses et les effets secondaires du traitement.

Près de 10 millions de personnes déclarent chaque année cette maladie et plus d'un million et demi en meurent. Son traitement par antibiotiques est long et contraignant, si bien que de nombreux malades le suivent mal, voire l'abandonnent prématurément.

De cette mauvaise observance peuvent émerger des bactéries devenues résistantes au traitement. Le malade doit alors être traité avec une seconde ligne d'antibiotiques, encore plus toxiques. Actuellement, 500 000 cas de tuberculose multirésistante sont déclarés chaque année, aboutissant au décès d'un quart des malades concernés.

L'équipe d'Alain Baulard (Inserm Lille) a découvert un gène de la bactérie responsable de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch) contrôlant le niveau de sensibilité du bacille à plusieurs antibiotiques utilisés pour traiter la tuberculose multirésistante.

Une équipe de chercheurs de l'Inserm, de l'Institut Pasteur de Bruxelles et du CNRS coordonnée par Alain Baulard et Benoît Déprez (Inserm Lille) a conçu et synthétisé une molécule capable de modifier la sensibilité du bacille à plusieurs antibiotiques antituberculeux.

L'administration de cette molécule à des souris atteintes de tuberculose a permis de diminuer par trois la dose d'éthionamide (antibiotique utilisé pour traiter des tuberculoses multirésistantes) nécessaire à leur guérison, selon les chercheurs. À cette dose, souligne l'Inserm dans un communiqué, l'antibiotique ne présente plus d'effet toxique.

Les chercheurs envisagent les premiers essais chez l'homme pour 2012.

Ces travaux viennent d'être publiés dans l'édition en ligne de Nature Medicine.