Une étude complétée le mois dernier par des médecins de Toronto avait sonné l'alarme à l'égard du risque que représentait Mexico en tant que source potentielle de pandémie.

L'auteur en chef de l'étude, le docteur Kamran Khan, est un spécialiste des maladies infectieuses de l'hôpital St. Michael, à Toronto.

Selon lui, la grippe porcine a éclaté dans une ville qui a une population dense, qui éprouve des problèmes d'hygiène et dont le système de soins de santé est défaillant, des caractéristiques qui ont retardé la détection de la maladie.

Mexico est également liée de près à d'importantes plaques tournantes de voyage aux États-Unis et au Canada.

Le docteur Khan a affirmé que les aéroports nord-américains les plus importants sont comme des plateformes de lancement pour la propagation de maladies infectieuses à travers le monde.

«Vivre dans un monde interconnecté est profitable à nous tous, mais il y a également un certain prix à payer, a-t-il affirmé lundi lors d'une entrevue. Essentiellement, il s'agit de la vulnérabilité à des menaces de maladies infectieuses internationales.»

Kamran Khan étudie les liens entre les vols internationaux et la maladie depuis l'arrivé à Toronto du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) à bord d'un avion en provenance de Hong Kong, en 2003.

Au Mexique, le virus de la grippe porcine est soupçonné d'être à l'origine de jusqu'à 149 décès. De plus, 1995 autres personnes ont été hospitalisées pour des pneumonies, mais le nombre de cas liés à la grippe porcine n'a pas été établi.

L'équipe du docteur Khan a étudié des statistiques reliées aux ventes de billets d'avions pour déterminer le trafic entre le Canada et une liste d'endroits considérés comme potentiellement dangereux. Mais outre Mexico, le docteur Khan n'a pas voulu préciser de quels autres endroits ou régions il était question dans son étude.

Selon lui, les aéroports américains accueillent l'équivalent de 13 pour cent de tout le trafic aérien international, alors que ceux du Canada reçoivent 3 pour cent, dont la plupart à l'Aéroport international Lester B. Pearson, à Toronto.

Des passagers voyageant entre d'importantes villes en Asie, en Europe et en Australie peuvent arriver au Canada sur des vols sans escale sans avoir été examinés pour déceler des maladies.

Mais l'étude des médecins de Toronto avance que les maladies infectieuses ne peuvent pas être combattues aux frontières, a expliqué le docteur Khan. En fait, elle recommande aux pays développés comme le Canada d'augmenter leur aide internationale à destination d'États avec lesquels des liens serrés au chapitre des voyages peuvent poser de sérieuses menaces.

L'étude de 200 pages ne sera pas rendue publique avant d'être examinée par l'Agence de la santé publique du Canada.