On sait depuis un siècle que la restriction alimentaire réduit la croissance de certaines tumeurs, mais on en ignorait la raison: des chercheurs ont réussi à mettre au jour le rôle joué par une enzyme, dont l'activation freine les effets d'une moindre alimentation.

Nada Kalaany et David Sabatini, chercheurs au Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) ont étudié l'impact de la restriction alimentaire sur certains cancers humains greffés sur les souris, tels que cancer du cerveau, du colon, de la prostate et différentes formes de cancer du sein. Leurs travaux ont été publiés mercredi dans la revue britannique Nature.

Ils ont constaté que certaines tumeurs (colon et deux formes de cancer du sein) réduisaient sous l'effet d'une réduction de l'alimentation, tandis que pour d'autres (prostate, cerveau et une forme de cancer du sein) manger moins était sans effet.

Ils ont établi aussi que cette absence d'impact de la restriction était due à une activation de la phosphatidylinositol 3-kinase (PI3K), une enzyme qui joue un rôle majeur dans la prolifération des cellules cancéreuses, et que des degrés différents d'activation entraînaient des sensibilités différentes à la restriction alimentaire.

«En modulant l'activation de PI3K, on peut convertir une tumeur résistante à la restriction alimentaire en une tumeur qui y est sensible», ont affirmé les chercheurs.