Un nombre «considérable» d'enfants continuent de contracter le virus du sida, et parmi eux des nourrissons «meurent avant même qu'un diagnostic soit établi», selon le bilan 2008 de la situation des enfants face au sida, publié mardi.

Présenté à Paris par l'Unicef, ce rapport préparé avec l'Organisation mondiale de la santé, l'Onusida et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) met en évidence des progrès indéniables, mais aussi des situations dramatiques, notamment pour les nourrissons.

Certes, «jamais autant de femmes enceintes n'ont eu accès et recours à des services de prévention de la transmission du VIH à leurs bébés, jamais autant d'enfants n'ont reçu un traitement», note le rapport. Le nombre des enfants traités dans les pays à revenus faibles et intermédiaires est passé de 75 000 en 2005 à près de 200 000 en 2007.

Mais les chiffres restent lourds: 2 millions d'enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH, 370 000 ont été nouvellement infectés en 2007, 270 000 sont morts, et seulement 18% des femmes enceintes dans les pays à revenu faible et intermédiaire ont suivi un test de dépistage.

Les enfants traités ne représentent encore qu'une «faible proportion de tous ceux qui en auraient besoin», dit le rapport.

Le cas des nourrissons séropositifs est particulièrement tragique. Si on leur administre des antirétroviraux dans les 12 premières semaines de vie, leur taux de survie augmente de 75%, selon une étude menée en Afrique du Sud.

Or «en 2007, seulement 8% des enfants nés de mères séropositives ont subi un test avant l'âge de deux mois», note le rapport, et l'âge moyen auquel les enfants séropositifs commencent un traitement «se situe entre 5 et 9 ans».

Un grand nombre de très jeunes enfants, «ceux qui ont moins d'un an, ne reçoit aucun traitement: ils meurent de maladies liées au sida sans même qu'un diagnostic ait jamais été établi», indique le rapport.

«Sans traitement approprié, la moitié des enfants porteurs du VIH mourront d'une cause liée au virus avant leur deuxième anniversaire», a renchéri devant la presse le Dr Eric Mercier, responsable Unicef des programmes VIH/sida pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

Le rapport note encore que la prévalence du VIH est en recul chez les jeunes de 15 à 24 ans, mais qu'ils constituent toutefois 45% de tous les nouveaux cas enregistrés chez les plus de 15 ans en 2007. Le rapport recommande de «mieux adapter les programmes de prévention aux besoins des adolescents et des jeunes» et d'essayer d'«atténuer la plus grande vulnérabilité des filles».